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Ighrem: Les commerçants des produits d’artisanat déménagent

  • La poterie quitte Ahnif

Ighrem: Les commerçants des produits d'artisanat déménagent dans Ahnif Infos 2313_80666

Le hic est que ces malheureux artisans ont quitté leur localité à cause de l’ouverture du tronçon de l’autoroute qui relie Lakhdaria à Bouira, évitant non seulement la contrée de Kadiria, mais aussi l’ancienne RN5, axe sur lequel jalonnaient de nombreux commerçants activant dans le secteur de l’artisanat… Quelques années plus tard, le même phénomène s’est reproduit au niveau de la localité d’Ighrem avec l’ouverture du dernier tronçon de l’autoroute qui relie Bouira vers l’Est du pays.

L’ouverture du tronçon autoroutier Est/Ouest qui a traversé la wilaya de Bouira sur une distance de 101 km dont une grande partie est achevée, voire en exploitation sur une distance d’au-moins 90 kilomètres, a été sans aucun doute un grand acquis.  Par son biais, de vastes horizons de développement, voire d’investissements, s’ouvrent à la wilaya. Mais les gains ne se résument pas à ces points positifs, du moins pour le moment, car certaines régions commencent à en subir les premiers méfaits de cet acquis, en particulier sur le plan économique et commercial. L’exemple le plus frappant à signaler au niveau de la localité d’Ighrem, relevant de la commune d’Ahnif est la ruée de commerçants qui activaient dans l’artisanat, à l’image de l’habit traditionnel, de la poterie… Ainsi, depuis deux années, pas moins d’une vingtaine d’artisans ont investi au niveau de cette localité des sommes considérables.

Certains d’entre eux, avaient construit en dur dans l’optique de se sédentariser, vu qu’ils avaient quitté leurs localités, faute de clients et de méventes de leurs produits, en particulier les commerçants venus de Kadiria, Aomar-gare… Le hic est que ces malheureux artisans ont quitté leur localité à cause de l’ouverture du tronçon de l’autoroute qui relie Lakhdaria à Bouira, évitant non seulement la contrée de Kadiria, mais aussi l’ancienne RN5, axe sur lequel jalonnaient de nombreux commerçants activant dans le secteur de l’artisanat…

Quelques années plus tard, le même phénomène s’est reproduit au niveau de la localité d’Ighrem avec l’ouverture du dernier tronçon de l’autoroute qui relie Bouira vers l’Est du pays. Ainsi, ce sont les usagers de pas moins de 20 wilayas de l’Est qui, d’un seul coup cessent de fréquenter l’ancienne route. Par voie de conséquence, c’est un manque immense en clientèle qui fut enregistré. « Avant, c’est au minimum quatre ou cinq clients par jour que nous recevons, qui pour acheter une jarre, l’autre un service à café en belle poterie. Sinon, c’est une jolie robe kabyle… Maintenant, ce chiffre est le maximum de notre activité, même si actuellement nous ne sommes pas assez nombreux à activer au niveau de la localité », a voulu signaler un de ces commerçants rencontrés aux abords de la RN5. La seule solution qui se présentait devant ces « nomades » était de reprendre une autre activité. Aux dernières nouvelles, ils se seraient dirigés vers les localités nord de la rentrée de Bouira et de la localité de Aïn Turck, où les sites s’y prêteraient mieux à leur activité.

Mais additivement à ceci, les conséquences touchent aussi les commerces au bord de la RN 5 au niveau des différentes communes, à l’image d’El Esnam, Bechloul, Adjiba et enfin celle d’Ahnif… le constat est amer avec une chute brusque du rythme d’activité nous avons constaté les parkings vides des commerces, à l’image des cafés, restaurants, motels et diverses autres activités commerciales.

« Auparavant, on travaillait beaucoup avec les passagers, soit voyageurs dans des taxis ou des bus, maintenant tous le monde est pressé. Le choix porte toujours sur l’emprunt de l’autoroute plutôt que la RN5″,  a affirmé un gérant d’un restaurant qui reste dans la méditation, de changer d’activité ou de chercher un autre endroit pour continuer à exercer son commerce. Toutefois, ces produits d’artisanat proposés à la vente ne sont pas tous des produits du terroir, bon nombre d’articles proviennent de Tunisie et même de… Chine !!

Cependant, de nombreuses années durant, ces revendeurs se sont constitués une clientèle assez fidèle, composée en majorité d’automobilistes empruntant ce réseau routier. « Les fêtes de l’Aïd, les fins d’années et autres rituels nous permettaient de réaliser un chiffre d’affaire non négligeable, sans compter les voyageurs se rendant à l’aéroport quotidiennement et qui passaient dans nos boutiques pour acheter des souvenirs du pays », déplore un marchand de souvenirs originaire de Kallous.

En fin de compte, l’autoroute n’a pas fait que des heureux !

F. K.

5 janvier, 2010 à 11:12


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