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Ahnif pendant la guerre 54/62//Dix-septième partie

Dix-septième partie  

 Novembre
La 3ème Compagnie détache, le 1er novembre, un groupe à la garde du dépôt de munitions du Fort Turc.
Le 3, le poste du village de regroupement des Goumgouma subit un tir de quelques coups de fusils de chasse.
Le Capitaine Chaquin, Commandant la 2ème Compagnie, est affecté au Centre d’Études Slaves. Le commandement provisoire de la compagnie est confié au Sous Lieutenant David, en attendant le retour de permission du Lieutenant Mathieu.
Le 5 novembre, au cours d’une prise d’armes présidée par les Généraux De Camas et Faure, le Commandant Giraud transmet au Chef De Bataillon Guy Maraval de Bonnery, le commandement et le fanion du 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins.
D’importantes délégations des villages des Douars Haïzer et Innesmane sont venues remercier le Commandant Giraud de l’aide, de la protection, de la sécurité et de l’amitié, que, sous son commandement, le 22ème B.C.A. leur a apportées et maintenues. Ils viennent faire connaissance avec son successeur, et l’assurer de leur fidèle dévouement à
la France.
Les enfants des écoles, construites par le bataillon, ont congé, en ce jour de fête, et assistent avec leurs instituteurs et leurs parents à cette cérémonie Les « Patrons » se succèdent, le 22ème B.C.A. continue.
Son activité ne se ralentit pas : patrouilles, embuscades, travaux divers.
Et, dés le 7, le Colonel d’Arrouzat ramène le bataillon à l’Ouest du Lala Khedidja, où, d’après renseignements, les responsables des différents Kism de la Nahia 322 tiendraient une réunion.


Le Chef de Bataillon Maraval prend le commandement d’un sous groupement composé de
la Harka d’Irhorat, de la C.C.A.S., des 2ème et 4ème Compagnies, du 4/I9ème R.C.C. à pied, de Kimono 4, des blindés du 3/I9ème R.C.C., et de deux D.L.O., un pour le P.C., l’autre pour la 2ème Compagnie.
Le convoi quitte Bouïra à 5 h 45, s’enrichit en cours de route du 4/I9ème R.C.C., des D.L.O., du 50ème R.A., et se dirige vers l’usine d’Illilten, par la R.N. 30.
Au passage à Maillot, l’O.R. du quartier transmet la nouvelle de la mort de Mira Abderrahmane, chef de la Willaya 3, le sanguinaire, « l’homme au chien », toujours accompagné d’un énorme chien loup, qui avait succédé au Colonel Amirouche, abattu à Pâques I959 au Djebel Tsameur, alors qu’il cherchait à gagner la Tunisie. MIRA Abderrahmane a trouvé la mort au cours d’un accrochage, dans la soirée du 6 novembre, au Nord d’Akbou.
Les unités gagnent leur base de départ, face au Nord. Kimono 4, le plus à l’Ouest, sur 726, 880 et 9I7, à l’Est d’Agouni Tleta. La 2ème Compagnie en 760. Le P.C. et la C.C.A.S. sur 634. Le 4/I9ème R.C.C. en position de ratissage de l’Oued Berd.
Les blindés du 3/I9ème protègent l’opération depuis les lacets de la route du Tizi N’kouilal. La 4ème Compagnie a quitté le bivouac de l’usine électrique pour se porter à M’zarir.
Des éléments du 6ème R.P.I.Ma. ont pris position sur le flanc Ouest du Lala Khedidja (cote I040). Le 7ème B.C.A., venu du Nord, occupe le sommet de la montagne. Deux compagnies du 6ème R.P.I.Ma. sont prêtes à être héliportées depuis le P.C. opérationnel.
La progression commence à 3 h 30.
Le sommet de I560, à proximité du lieu des combats du 2 octobre, est traité au napalm par l’aviation. À 8 h 55, les deux compagnies réservées du 6ème R.P.I.Ma. sont héliportées, l’une, trois kilomètres au Nord de I040, sur 1870, l’autre sur la pente Est du Ras Tiguerguert (1528).
À 10 h., les positions sont les suivantes :
- Kimono 4 sur I046, 726, 880
- 2ème Compagnie en I322, sur l’Islam Ou Fellah, en liaison avec la 4/I9ème R.C.C., à sa droite, sur 999 et le Tacift Oumerga.
Le commandant de l’opération met à la disposition du Chef de Bataillon Maraval le 2/I9ème R.C.C., qui se trouve au confluent de l’Oued Berd et de l’Oued Ed Douss.
À 11 H 30, la 2ème Compagnie relève sur I528
la Compagnie du 6ème R.P.I.Ma., qui y avait été larguée, et se déploie entre ce sommet et 1149. Le 4/I9ème R.C.C. se resserre entre 1149 et
la R.N. 30. La 4ème fouille l’Oued Berd au Sud de M’zarir, et le 3/I9 pousse un peloton de blindés vers Tala Rana, qu’abordent les gens du 6ème R.P.I.Ma., partis de I040.
À I2 H 40, un petit accrochage se produit, aux lisières Nord de Tala Rana, avec un groupe de cinq rebelles. Deux d’entre eux sont tués.
À I4 H I5, Kimono 4 a trois sections sur 726, 830 et I046, 1a 4ème se dirige sur Amalou, au Sud, qu’elle atteint à I5 H 45. La 2ème Compagnie est déployée entre I528 et 1149. Le 4/I9ème R.C.C. se trouve entre le confluent du Tacift Sif Bouzedane et du Tacift Erzerou B0uhdjane, et la cote 1061, après avoir fouillé M’zarir, de concert avec la 4ème Compagnie, qui, elle, est restée dans le village.
Le 3/I9ème patrouille sur la R.N. 30, et a un peloton à Tala Rana.
Dans M’zarir, l’O.R. n’a trouvé qu’une quinzaine d’hommes, qui prétendent qu’aucun fellagha n’est passé par le village depuis le 2 octobre. Seuls, quatre mousseblines de l’O.P.A.. du village sont venus se ravitailler et percevoir la dîme, le 20 octobre : Bahi Rabah, chef Moussebel, Banouh Belkacem, Raïs Nidham, Banouh Youcef, et un inconnu.
Les dispositions sont prises pour la nuit :
la C.C.A.S et le P.C., sur place ; le 4/I9ème revient à M’zarir. La 2ème Compagnie, à l’Ouest du village, bivouaque sur I528, 1162 et 83E. La 4 est à la maison cantonnière de
la R.N. 30. Le 3/I9ème R.C.C. regagne Beni Hammad, et Kimono 4 occupe les deux villages d’Agouilal et d’Amalou.
À I8 h 20, les guetteurs de la 4ème section de la 2 tirent sur un groupe de cinq hommes, qui descendent vers le fond de l’Oued Berd, et se dispersent. À I9 h , une mine placée à Iril N’zerouine par Kimono 4 explose. La nuit, très fraîche, est calme. Parfois une rafale déchire le silence, tirée sur une ombre par un guetteur un peu nerveux.
Au matin, toutes les unités font face au Sud, pour ratisser le terrain jusqu’à l’aplomb de la cote 775. Des suspects, ramassés la veille, dans les fonds de l’Oued Berd, par le 4/I9ème R.C.C., révèlent le passage, quelques jours plus tôt, de la Katiba 322, forte d’une quarantaine d’hommes aux armements disparates, disposant de deux fusils mitrailleurs, commandée par l’Adjudant « Si Idir ».
La 4ème Compagnie rejoint son bivouac de l’usine d’Illilten. À 11 H I5, les compagnies sont alignées à hauteur de 775, d’ouest en Est : Kimono 4, 4/I9ème, R.C.C., P.C., C.C.A.S., Harka d’Irhorat, 2ème Compagnie. Début du mouvement. Un peloton blindé du 3/I9ème ouvre la route, par la piste qui part plein Sud depuis 775, pour, 1e cas échéant, appuyer de ses feux les unités de ratissage. Le P.C. et la harka le suivent.
À I3 h I5, Kimono arrive au Moulin de Gouriet et sur 694. La harka, légèrement en retrait du P.C. fouille la tête de ravin entre 751 et 710. Au cours de cette fouille, le Harki Adda Belkacem accroche malencontreusement son arme dans un buisson. Le coup part, et le projectile l’atteint au thorax. La mort est instantanée. Son corps est ramené sur la piste et chargé sur un blindé du 3/I9ème.
À I5 H , le 4/I9ème interpelle, dans l’Oued Berd, prés du Moulin De Keraïten, quatre individus, sans armes, mais qui sont incapables d’expliquer les raisons de leur présence en cet endroit. D’autant plus qu’ils se prétendent originaires de Beni Iklef. Une fouille méticuleuse des fourrés environnants permet de récupérer les armes qu’ils avaient dissimulé : un fusil de chasse, un P.A., deux grenades et une paire de jumelles.
Remis à l’O.R. du quartier, ils sont rapidement identifiés : Merouche Mohamed, Drissi Saïd, Benahim Slimane et Benahim Amar, depuis longtemps fichés comme membres de l’O.P.A.. de Beni Iklef.
Les véhicules sont retrouvés, sur la route qui longe le canal, au pont sur l’Oued Berd. Retour à Bouïra pour I8 h 30.
Le reste du bataillon a, pendant ce temps, continué le travail habituel dans les sous-quartiers.
Le 9 novembre, la 1ère Compagnie récupère un ballon sonde de la météo.
Le 10, la C.C.A.S envoie la section d’intervention épauler le maghzen de la S.A.S. d’Irhorat, en patrouille sur le Koudiat Tazaouit. Cinq suspects sont ramenés à la S.A.S. pour examen de situation.
Le 11 novembre, le chef de corps, le fanion du bataillon et sa garde, ainsi que des sections des 2ème et 4ème Compagnies et de la C.C.A.S., participent à la prise d’armes du secteur, à Bouïra.
Patrouilles, travaux et embuscades, jusqu’au I4 novembre.
Le I3 en cours d’après-midi, le lieutenant, chef de la S.A.S. d’Irhorat, effectue, avec son maghzen, une patrouille à Tirilt M’tilguit et au Koudiat Tazaouit. Au retour, la patrouille est prise sous le feu d’armes de guerre et d’un F.M., entre le Koudiat Tazaouit et le Koudiat Akorobouri. L’adversaire est posté dans un ravinement, à quelques deux cents mètres de la piste. Tandis que les moghazenis répondent au tir des rebelles, le lieutenant envoie le Caporal TAïL Ali alerter la harka. L’accrochage se prolonge, à distance, et l’ennemi ne décroche qu’à la vue des renforts qui arrivent au sommet de 680.
Le I4, le colonel, commandant le secteur, déclenche, en forêt d’El Haïzer, une opération de recherche du groupe de la Katiba 322, qui a tendu l’embuscade de la veille.
À 5 heures, les camions, codes allumés, débarquent la 2ème Compagnie à Sidi Sala, au pied de la côte de Merkalla, comme si le but de l’opération était la région d’IZemourène . Puis, à pied, rapidement, la 2 se dirige vers le carrefour Sud-Ouest d’IRHORAT et la forêt d’El Haïzer pour prendre position, à partir de 7 heures, sur la « tranchée » qui suit la crête de 680 à 682.
Le Lieutenant Martin et la 1ère ont pris la file derrière la 2. Ils héritent, au passage, du maghzen d’Irhorat, et prolongent la position de la 2ème Compagnie vers l’Ouest, de 680 à 675.
À la même heure, la 3ème Compagnie installe un point d’observation et d’appui sur 6I7, dans la fourche formée par le confluent de l’Oued Emmeroudje et de l’Oued Guendour, en surplomb au dessus du Moulin d’Afoud. Le gros de la compagnie prend position, en bouclage lointain, à l’Est, sur 804, au carrefour des pistes de la Djemaa Toumellitine et de Sélim.
Le Lieutenant Ville et la harka s’installent sur la rive Est de l’Acif Boudra, entre le Moulin d’Af0ud et le Moulin du confluent de l’Irzer Bou Serdoun. Sa position est prolongée, vers le Sud, jusqu’à l’Oued Ed Douss, par Kimono 4.
Le Capitaine Bigot a aligné la 4ème Compagnie sur la rive Sud de l’Oued Ed Douss, entre les confluents avec l’Oued Tassala et avec l’Acif Boudra.
À 7 h 30, le P.C. du Commandant Maraval, suivi du D.L.O. et du 4/I9ème R.C.C., (Capitaine Raoux), arrive à la « tranchée ». Le 4/I9ème relève la 1ère Compagnie entre 680 et 675. Le P.C. s’installe sur 70I.
Les unités de fouille reçoivent le renfort de trois chars et de trois half-tracks du 3/I9ème R.C.C., tandis que le Capitaine Bigot voit son bouclage s’étoffer de quatre blindés du 2/I9ème.
Début de la fouille à 8 heures.
À 9 heures, la 1ère Compagnie, restée sur la ligne de départ, reçoit l’ordre de rentrer à Merkalla, en fouillant la vallée de l’Oued Tassala.
À 9 H 30, le Commandant Maraval donne l’ordre à la Harka d’IRhorat de fouiller l’Acif Boudra, puis de regagner sa base.
À 11 h I5, 1a fouille est terminée.
La 2ème Compagnie, que ses véhicules attendent à la Mechta Karouba, traverse à gué l’Oued Ed Douss, pour les rejoindre. Un suspect est interpellé, dépourvu de pièces d’identité, qui prétend habiter El Adjiba. Il est remis au 2ème bureau secteur pour vérification.
Les éléments du P.C. et le 4/I9ème R.C.C. reprennent alors la piste, en sens inverse, vers 680, accompagnés par les chars du 3/I9ème. Les véhicules sont repris à 680.
Retour à la Ferme Porcher pour I3 H 20.
Le lendemain, I5 novembre, on repart pour une fouille de la forêt des Azerou.
La C.C.A.S., les 1ère, 2ème et 3ème Compagnies, plus le 4/I9ème et un D.L.O., forment un sous-groupement aux ordres du Commandant Maraval. La 4ème Compagnie constitue un sous groupement distinct, sous le commandement direct du Colonel d’Arrouzat.
Kimono 4 opère plus à l’Est, de l’autre coté de l’Oued Barbar, vers Iril N’zerouine. À 7 h 30, il accroche un groupe rebelle, lui tue cinq hommes, et en capture un sixième La 3ème Compagnie descend à pied d’Aïn Allouane, pour occuper le sommet du Koudiat Ouisakan avant 9 heures.
Le convoi du bataillon quitte le P.C. Porcher à 6 H 30, et, à 7 h I5, débarque à Sélim les 1ère et 2ème Compagnies, la C.C.A.S. et le 4/I9ème R.C.C. La progression commence vers 804, 2ème Compagnie en tête. Arrivée sur 804, elle se dirige vers 667, au Sud. Le P.C. et sa protection prennent position sur 804. La 1ère Compagnie s’étire entre 804 et le Koudiat Ouisakan. La 2 occupe 667 et 664. Le 4/I9ème suit, au Sud de 667, 1a piste de Sidi Amrane Tigri. Le P.C. se transporté sur 664.
Le signal de ratissage est donné par un réglage d’artillerie sur 6I3. Les 1ère et 2ème Compagnies commencent leur fouille du terrain. Terrain bien connu de tout le bataillon depuis les premières opérations, en I956. Très dur, très raviné, aux fortes différences de niveaux, et recouvert, en presque totalité, d’un inextricable maquis de buissons et d’épineux.
Sur le versant Ouest du Chabet Timergas, à l’Est de la cote 600, le 4/I9ème R.C.C. découvre des emplacements de combat pour une dizaine d’hommes, récemment creusés. Des indices laissent supposer que ces emplacements ont été occupés au cours de la nuit. La direction de fuite des occupants ne peut être déterminée.
À 10 H 30, 1e P.C. est sur 6I3. Le Lieutenant Sommeron reçoit l’ordre de faire fouiller par la 3ème Compagnie, les environs de la Djemaa Toumellitine, puis de regagner Aïn Allouane.
Le P.C. se dirige vers 453, au confluent de l’Irzer Tisserift et du Chabet Ouisakan. Depuis 510, de l’autre coté de l’Irzer, la 2ème Compagnie protège le mouvement. La 1ère Compagnie couronne la falaise, qui domine à l’Est le Chabet Ouisakan.
Le 4/I9ème R.C.C. arrive sur le Bou Tiguer, où il relève les traces d’un campement récent d’une trentaine d’hommes.
Les compagnies de fouille et le P.C. arrivent en bordure de l’Oued Ed Douss à I2 h 30, et s’installent en points d’appui, en attendant que les autres sous-groupements aient terminé leur fouille. L’ordre de fin de manoeuvre parvient à I3 H 45.
Retour à Bouïra pour I5 H 30.
Le I6 novembre, la 2ème Compagnie fournit un groupe d’escorte, pour un train de munitions, au départ de Sétif. La section de la 1ère Compagnie, détachée à M’zarir, rentre à Merkalla le I7.
Le Chef de Bataillon Maraval inspecte le poste de Tikjda le I8, et celui d’Aïn Allouane le I9.
Le 20, il visite le poste et le village de Guendour, avant de regagner le P.C. Porcher.
Le Lieutenant Mathieu, qui rentre de permission, prend le commandement de la 2ème Compagnie, qui était provisoirement assumé par le Sous Lieutenant David, depuis le départ du Capitaine Chaquin.
La 4ème Compagnie a entrepris le regroupement des populations isolées de la vallée de l’Oued Ed Douss à la Mechta Karouba, sur la falaise, qui domine, au Sud, le confluent de l’Oued Ed Douss avec l’Acif Boudra. Les opérations de transfert se poursuivent au cours des jours suivants.
Le 26, la 1ère Compagnie détache à nouveau une section à M’zarir.
Le 27, le chef de corps visite ce poste, tenu par une section de la 1ère et une section de la 4ème Compagnie.
Partout, patrouilles et embuscades.

Décembre
Depuis plusieurs jours il pleut, la neige est tombée au dessus de mille six cents mètres.
Le Colonel d’Arrouzat met en oeuvre, le 1er décembre, une opération dans le Bou M’charof, où, d’après les interrogatoires d’un prisonnier, les chefs des régions I, 2 et 3 de
la Mintaka 32, devraient tenir une réunion Il a été demandé au I59ème B.I.A. d’assurer le bouclage Nord, du Djebel Tachagaït au Lac Goulmine.
Le Lieutenant Martin et la 1ère Compagnie, partis de Merkalla, doivent réaliser le bouclage Ouest, depuis le Tizi Bou Zal, et entre les cotes I700 et I400 ; en place pour 6 H 45.
Au Sud, la Harka d’Irhorat prendra position sur I073, à un kilomètre N.E. d’Aït Haouari, Pour 7 h. À la même heure, la 3ème Compagnie se trouvera à la cote 1264, au dessus de Taguemount Mimouna. Son objectif suivant, à n’atteindre que sur ordre, est 1182, à l’Ouest d’Iril Guefrane.
Toujours pour 7 heures, les blindés et half-tracks du 3/I9ème R.C.C. (Capitaine Bigot), le P.C. du 22ème B.C.A. et son escorte de la C.C.A.S., prendront position sur le sommet de
la Djemaa Aourir, avant de gagner I073.
Le ratissage s’effectuera d’est en Ouest. Il est confié à la 2ème Compagnie, (Lieutenant Mathieu), qui, accompagné d’un D.L.O., opérera à partir de Tala Timezouaghi. La 2 sera encadrée, au Nord, par le P.I.S.T., et au Sud par le 4/I9ème R.C.C., (Capitaine Raoux).
Une batterie-canons du I/50ème R.A. sera prête à appuyer le mouvement de ses tirs, depuis Irhorat.
Au cours de la nuit, les conditions atmosphériques deviennent franchement mauvaises. Le baromètre effectue une chute spectaculaire et se bloque sur « Tempête ».
Lorsque le convoi de la 2ème Compagnie et du 4/I9ème R.C.C. quitte Bouïra, à 4 h 30, Pour gagner Tikjda, le vent souffle en ouragan depuis environ une heure. Une pluie torrentielle s’abat sur la région. La nuit est très sombre, sous un ciel très bas. La visibilité est pratiquement nulle. La neige tombe de nouveau sur les sommets du Djurjura, où doivent opérer le I59ème B.I.A. et le P.I.S.T..
À 5 H I5, le Commandant Maraval et  la C.C.A.S quittent la Ferme Porcher, pour débarquer au poste de Guendour. Depuis la veille au soir, une embuscade, fournie par le poste, surveille le ravin de l’Oued Guendour par l’arête, qui part de 746, dans la nuit noire, sous la pluie qui fouette par rafales, section d’intervention en tête, le P.C. se dirige vers 903. La section engins suit avec ses mulets, qui glissent à qui mieux mieux dans la boue du sentier.
À 6 H 30, 1a section de tête et le P.C. arrivent sur 903. La pluie, glaciale, continue de tomber. Sa densité est telle qu’elle forme un véritable rideau de brume, qui rend la visibilité nulle.
À 7 H 40, alors que les compagnies sont encore en mouvement pour gagner leurs emplacements, le P.C. opérationnel transmet l’ordre d’annulation de l’opération.
Le P.I.S.T. regagne Tikjda, tandis que la 2 et la Compagnie Raoux, qui, à l’aller, avaient quitté en voltige leurs véhicules, au passage à La Croix de Lorraine, reviennent sur leurs pas, pour les retrouver au même endroit.
La 4ème Compagnie décroche avec la Harka d’Irhorat, et retrouve ses camions à la S.A.S..
La C.C.A.S. et le P.C. redescendent sur Guendour. Retour à Bouïra pour 9 H 3O. Séchage des vêtements et équipements, nettoyage des armes.
La routine reprend ses droits, dans le mauvais temps, qui persiste.
Le 8 décembre, une patrouille de la 3ème Compagnie récupère, vers Sélim, un obus de mortier de 8I, non explosé, et le détruit sur place.
Le 9, elle intercepte, en altitude, un troupeau de moutons, qu’aucun berger ne vient réclamer.
La 2ème Compagnie est désignée pour devenir le commando de chasse du 22ème B.C.A.. Dès maintenant, elle prend la dénomination de Partisan 4, (P 04).
Jusqu’alors, les 1ère et 4ème Compagnies fournissaient chacune une section, pour la protection des travaux du génie à l’usine électrique d’Illiten, et la nomadisation permanente autour de M’zarir. À compter du 8 décembre, c’est une Compagnie de Marche à quatre sections, deux de la 1ère et deux de la 4ème Compagnie, qui occupe ces deux points.
Inspection du centre de Tikjda, par le général inspecteur des Troupes de Montagne, le 10.
Le 11, la 3ème Compagnie procède à la destruction de deux obus de 8I, qui n’avaient pas explosé au cours de la séance d’instruction de tir au mortier du 10 après-midi.
Le I3, 1a 2ème Compagnie effectue un faux départ en opération, les circonstances atmosphériques étant par trop défavorables.
Le Colonel d’Arrouzat met sur pied, le I4 décembre, une opération de fouille du versant Sud du Lalla Khedidja. Trois sous-groupements sont prévus : Le sous-groupement Ouest fourni par le I9ème R.C.C. Au centre le sous-groupement 22ème B.C.A. (P.C.- C.C.A.S.- I – 2 – 3 – 4 – et Harka d’Irhorat). À l’Est, le Sous-Groupement « Pavot » (1er R.C.P.)
Il est prévu que les sous-groupements Est et Ouest seront héliportés, tandis que le 22ème B.C.A., partant de Saharidj, remontera vers le sommet. Limite droite dans l’Oued Ouakour, limite gauche l’Acif El Bal. Axe de marche matérialisé par : le virage en épingle à cheveux, la cote 937, la cote 1016.
Le convoi du bataillon quitte la Ferme Porcher à 5 h 30, véhicules éclairés uniquement aux « yeux de chat », et arrive à
Maillot-Gare, dans la grisaille froide du petit jour, à 7 h I5. Il y reste bloqué, la hauteur du plafond nuageux ne permettant pas les héliportages prévus. Le Lalla Khedidja est aux trois quarts de sa hauteur enseveli dans la brume. Le Commandant Maraval, qui vient d’en être avisé par radio, rend compte au Colonel d’Arrouzat de la désertion de deux appelés F.S.N.A. du poste de Guendour. Désertion accompagnée d’un important vol d’armes et de munitions.
Le colonel lui donne immédiatement l’autorisation de prélever sur le sous-groupement
la Harka d’Irhorat et la 3ème Compagnie pour rechercher les déserteurs. Bien mieux, il lui accorde les hélicoptères nécessaires pour effectuer le mouvement. Le P.C. opérationnel s’installe à
El Adjiba. La 3 et la harka sont héliportés sur le Bou Tiguer, et effectuent le bouclage de la rive Nord de l’Oued Ed Douss, du confluent avec l’Acif Boudra jusqu’au Bou Tiguer. Elles passent la région au peigne fin, interpellant toutes les personnes rencontrées dans la zone de fouille. En fin d’après midi, elles traversent l’Oued Ed Douss, pour confier les suspects arrêtés à l’O.R. du sous-quartier de Bechloul. Elles y retrouvent le convoi du bataillon, qui rentre après une journée d’attente à Maillot-Gare. La 2ème Compagnie, (P 04), remonte avec la 3ème au poste d’Aïn Allouane, pour y passer la nuit, en prévision de l’opération prévue pour le I5 décembre.
Alors que Partisan 4, renforcé d’une section de la 3, quitte Aïn Allouane à pied, pour la Djemaa Toumellitine, le convoi du bataillon, (1ère et 4ème Compagnies, P.C., C.C.A.S. et Harka d’Irhorat) quitte la Ferme Porcher et s’arrête au pont de Sélim, où l’on débarque.
La Compagnie t, (1ère et 4ème), fouille le village de Sélim et progresse en direction du Ras Ti Assasin, sur lequel un guetteur a été aperçu. Au Sud, le bouclage est assuré, sur la rive Nord de l’Oued Ed Douss, par le 3/I9ème R.C.C., (Capitaine Bigot). À 9 H 30, 1e Commandant Maraval, le P.C. et la harka sont sur 8I5. 1a Compagnie Bigot, occupe le sommet de la Djemaa Toumellitine, où elle est en contact radio avec Partisan 4, qui se trouve à l’Ouest d’Aïn Ouled Mendil, sur 1216.
L’opération de secteur, prévue pour la veille par le Colonel d’Arrouzat, se déroule en même temps sur les flancs du Lala Khedidja. Son P.C. opérationnel a une oreille en direction du 22ème B.C.A., prêt à faire intervenir, le cas échéant, les unités héliportées dont il dispose. Dans cette optique, il met un Piper d’observation à la disposition du Commandant Maraval, et demande que la 2ème Compagnie, qui a repris son mouvement en direction de Taouerga, Taourirt Tazegouart et Ourdir, détache une section vers Tacca, où des mouvements suspects ont été observes, pour y protéger une éventuelle D.Z..
Les blindés du 3/19ème R.C.C., sur la rive Nord de l’Oued Ed Douss. se déplacent progressivement vers l’Est, occupant successivement 599, 53I, et se dirigent vers 504.
La Compagnie Bigot avance, pour sa part, sur le flanc Ouest de l’Oued Barbar. Le P.C. et
la C.C.A.S. suivent l’ancienne route de Tikjda à la cote 507.
À I2 H 20, Partisan 4 occupe les villages détruits de Taouerga et d’Ourdir. La section d’intervention aperçoit deux rebelles qui s’enfuient vers le Sud, dans le lit de l’oued, et sur lesquels elle ouvre le feu. Ils disparaissent dans les fourrés, et, tandis qu’une patrouille les recherche dans cette zone, ils réapparaissent plus loin, dans un ravin de la rive gauche, remontant vers le Nord-Est.
Le Colonel d’Arrouzat, qui suppose que ces individus peuvent être les déserteurs de Guendour, demande au Piper de les localiser par fumigène, et alerte une patrouille de T.6, qui intervient à la mitrailleuse.
Le Lieutenant Mathieu pousse deux sections de Partisan 4 sur la piste d’Ourdir, pour boucler le fond de l’Oued et ratisser la zone de mitraillage.
À I4 heures, le Colonel d’Arrouzat met à la disposition du Commandant Maraval deux compagnies du 1er R.C.P., qui sont héliportées au Sud d’Ourdir, sur les cotes 605 et 611. Une de ces compagnies est reprise et héliportée, à I4 h 30, au Nord d’Amalou, où l’aviation signale des mouvements suspects.
La section de la 3ème Compagnie, qui opère sous les ordres de Partisan 4, signale des fuyards refluant en direction du Sud-Est, devant les cotes 726 et 605.
Les deux compagnies du 1er R.C.P. reçoivent l’ordre d’effectuer, depuis leurs emplacements, la fouille du terrain en direction du Sud. Début du mouvement : I5 h .
Un char du 3/I9ème, depuis le sommet de 504, ouvre le feu sur un groupe, qui fait demi-tour vers le Nord-Ouest. À I5 h 50, un autre élément du 3/I9 blesse et capture un rebelle, armé d’une grenade Il déclare être agent de liaison régional. La veille, il accompagnait la Katiba 322, forte d’une quarantaine d’hommes. Ils avaient bivouaqué la nuit précédente près de M’zarir.
Les unités atteignent à 16 h 20 la rive Nord de l’Oued Ed Douss. Les sections détachées par la 1ère et la 3ème Compagnie traversent les premières l’oued, retrouvent leurs véhicules, et repartent pour Merkalla et Aïn Allouane.
Partisan 4, 1a C.C.A.S. et les sections de la 4ème Compagnie, établissent un point d’appui autour du radier de Bechloul, pour assurer le passage des compagnies du 1er R.C.P., puis, à la nuit tombante, franchissent l’oued à gué.
Retour à Bouïra pour 20 heures.
Le I6, une patrouille de la 3 surprend cinq individus, en train d’installer sur la route une mine constituée d’un obus de mortier de 8I, et les capture.
La section d’escorte de la C.C.A.S. conduit à Guendour et à Sélim des inspecteurs de la Sécurité Militaire, qui viennent enquêter sur les déserteurs.
Le I7, une opération se déroule dans la partie de la forêt de Bouïra, qui occupe la région Nord-Ouest de la ville, dans l’angle formé par la R.N. 5, entre le confluent de l’Oued Roukam avec l’Oued Djemaa, la maison cantonnière de Dra El Khemis et la ville de Bouïra.
Sous le commandement du Chef de bataillon Maraval, elle aligne les 1ère et 2ème Compagnies du 22ème B.C.A., le P.C. et son escorte, le maghzen de la S.A.S. de Bezzit, (Capitaine Billotet) et le 3/I9ème R.C.C..
Le maghzen de Bezzit est chargé du bouclage Ouest, depuis le pont sur l’Oued Gyps, jusqu’à l’Acif El Matouga, avec, sur 781, un poste de surveillance équipé de radio. Le Capitaine Bigot dispose ses blindés en bouclage sur la route, qui limite au Sud la zone traitée, entre l’Acif El Matouga et le carrefour de la R.N. 18. D’autres éléments patrouillent sur la piste qui remonte vers 562, et sur la R.N. 5, entre le pont de l’Oued Gyps et Dra El Khemis.
Partisan 4 ;et la 1ère Compagnie effectueront la fouille du terrain, d’Est en Ouest, parallèlement à la R.N.5. Partisan 4 au Nord, la 1ère Compagnie au Sud, l’axe entre les deux compagnies s’aligne sur 588, 698, 750 et 74I.
Mise en place et début du ratissage à 10 h I5. Opération terminée sans incident à I4 h 20. À I4 h 30, l’équipage d’une A.M. du 3/I9ème R.C.C. aperçoit un individu, qui franchit d’un bond la R.N. 5 en direction du Nord, et disparaît dans les fourrés du versant de 575. Une vingtaine d’hommes ont été interpellés au cours du ratissage, et sont ramenés à la maison cantonnière et au fort d’Aïn Turk, pour vérification d’identité par le chef de la S.A.S. de Bezzit.
Jusqu’au 26 décembre, travaux de sous-quartiers.
Le 18, la 4ème Compagnie fournit, jusqu’au 2I, un élément supplémentaire de protection de l’équipe du génie à M’zarir. Le 22, Partisan 4, qui opère dans les Goumgouma au profit de la 4ème Compagnie, abat deux mousseblines du Douar Tighrempt : Chacha Mohamed et Saïdi Chérif, et récupère leurs deux fusils de chasse.
La fête de Noël est célébrée dans tous les sous-quartiers, en union parfaite entre Chrétiens et Musulmans

Le 28 décembre, le Commandant Maraval entraîne le bataillon dans un ratissage du massif Sud de Tilinaz – Tanagount, où l’on suppose que les groupuscules commandés par les Sergents-Chefs Amzil Ali et Demmouche Mohamed se réfugient de temps à autre, pour prendre contact avec quelques habitants des villages voisins. Le ratissage s’effectue dans le sens Nord – Sud. La 1ère Compagnie à l’Ouest, la C.C.A.S. et la Harka d’Irhorat au centre, avec le P.C., Partisan 4 à l’Est. Un groupe de deux sections de la 3ème Compagnie assure la sécurité sur le flanc Est depuis Bou M’charof.
L’opération se déroule sans incident. À son issue, la section d’escorte reconduit à Aïn Allouane les deux sections de la 3ème Compagnie, tandis que les autres unités du bataillon rejoignent Bouïra pour I5 heures.
Patrouilles et embuscades jusqu’au 3I décembre.

À minuit, le chef de corps, suivant une tradition, maintenant bien établie, adresse par radio ses voeux de Nouvel An à tous, Officiers, sous-officiers, Caporaux, Chasseurs et Harkis du 22ème B.C.A. 

8 septembre, 2007 à 13:57


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