Ahnif pendant la guerre 54/62//Quatorzième partie
Quatorzième partie
Le 1er juillet, tandis que la 2ème Compagnie grenouille en Forêt des Azerou, et que la 4ème patrouille dans le Sud de son sous quartier, la 3 implante quatre embuscades dans la région d’Aougni, Anatra, Bou M’charof. Dans la soirée, le groupe de harkis qui compose l’embuscade d’Anatra, intercepte un convoi de trois mulets, escortés d’une quinzaine de fellaghas. Un échange de coups de feu assez vif s’engage, tandis que l’adversaire réussit à s’enfuir vers le Sud.
À Tikjda, le P.I.S.T. est harcelé de quelques coups de feu partant de I472.
Les 1ère et 4ème Compagnies constituent une Compagnie de Marche, qui est dirigée, le 3, vers le Tala Guilef, d’où elle reviendra le 11 juillet.
Le 4, le 22ème B.C.A., constitue un sous-groupement, commandé par le Chef de Bataillon Giraud, et composé des 2ème et 3ème Compagnies, et de
la C.C.A.S., (297 hommes), renforcées d’un escadron à pied du I9ème R.C.C., de deux pelotons de Kimono 4, d’une compagnie du 57ème R.I., basée à Sidi Brahim, et d’un D.L.O. du 50ème R.A..
L’objectif est la région, bien des fois visitée, du Djebel Mentheut, au Sud de Beni Mansour, l’une des zones refuge des fellaghas de la région 2, de ceux de l’Ouest – constantinois, et, à l’occasion, de ceux de la zone Sud-algérois.
Le convoi du bataillon quitte
la Ferme Porcher à 3 h 30. Les véhicules sont abandonnés à l’entrée Nord du passage de l’Oued Chakrane au travers de
la Montagne en Anneau. Progression à pied, par la piste qui longe l’oued, dans l’ordre : 2ème, C.C.A.S., P.C., 3ème Compagnie.
L’escadron du I9ème R.C.C. vient à pied, directement, depuis le poste de Tigrine, en traversant le massif du
Zaalellou. De son coté, l’élément du 57ème R.I. s’est porté, depuis Sidi Brahim, sur la crête du Bou Kraled, qu’il occupe.
Le bataillon traverse
la Montagne en Anneau et escalade le Taourirt Tourga par l’arête N.E.
La montée est rude. La piste qui grimpe au Taourirt Tourga est particulièrement abrupte, et la marche est rendue encore plus pénible par un soleil qui tape dur dés son apparition.
À 7 h 30, 1a 2ème Compagnie est sur I044.
La C.C.A.S et la 3 abordent peu après le sommet de 959.
La section de tête de la 2 ouvre le feu, d’assez loin, sur un groupe d’une vingtaine d’hommes, habillés de treillis et porteurs d’armes de guerre, qui s’enfuient en direction de 766.
Le Commandant Giraud fait intervenir le D.L.O., qui demande à la batterie canons un tir de barrage dans le ravin de l’Oued Azerou.
Une patrouille de T6, qui survole la zone d’opération, intervient à la mitrailleuse, dès la fin du tir d’artillerie. L’avion d’observation les guident sur un groupe de six hommes, qui remontent le lit à sec de l’Oued Tigrine.
Un deuxième groupe est signalé au Sud, vers le Hammam De Beni Ouagag. À 10 h 20, le colonel commandant l’opération arrive en hélicoptère au P.C. du Commandant Giraud.
Il donne mission au 22ème B.C.A. de procéder au ratissage de la zone traitée par l’artillerie et l’aviation.
La fouille commence à 10 h 30. La 2ème Compagnie est axée sur Aïn Tigrine, la cote 711 et l’Oued Azerou.
La C.C.A.S., partant de 959, suit la ravin qui rejoint l’Oued Timsilin. La 3ème Compagnie, partant également de 959, se porte, à cheval sur la piste axée S.N., jusqu’à la cote 69I. Arrivée à ce point, face à droite en direction du N.E. et ratissage des Oueds Azerou, Timsilin Et Bou Smaïle.
La section de la 2, qui fouille le versant Ouest de 7II, abat deux fellaghas, armés, l’un d’un fusil de chasse, l’autre d’un revolver d’ordonnance 8 m/m, Mle 1892.
Nouvel accrochage, un peu plus loin, sans résultat.
La 2ème Compagnie arrive sur 59I vers 11 H 30. En fin de progression, elle a trouvé le cadavre de l’adjudant intendant régional (région 322), tué par le mitraillage de la chasse, et récupéré son revolver.
Elle marque alors un temps d’arrêt, pour donner à la 3ème Compagnie le temps de s’aligner à sa hauteur, face au Nord-Est.
Le ratissage reprend à 11 h 45. Dès le départ, la 2 abat un nouveau rebelle, armé d’un revolver.
La progression est très lente.
La 3 et
la C.C.A.S modèlent leur allure sur les sections de la 2, qui avancent dans le fond de l’Oued Azerou, particulièrement accidenté, et tapissé d’un fourré très dense.
Vers I4 h , la 2 accroche de nouveau et blesse un fellagha, qui est capturé. Il s’agit de Nebraski Salah ben Belkacem, depuis deux ans au maquis, artificier de la région 322.
Il faisait partie d’un groupe appartenant à l’État-major de la région, fort de dix sept nommes, qui se sont dispersés dés l’arrivée des troupes. Un hélicoptère vient le chercher à 15 heures pour l’emmener au P.C. opérationnel.
Le bataillon rejoint ses véhicules à I6 heures, et se dirige vers Maillot Gare pour le bivouac de la nuit du 4 au 5.
Le convoi repart à 5 heures du matin pour Tamziabt. Débarquement. Progression à pied : la 2 jusqu’à la cote 610, la 3 vers la base des mouvements de terrain cotes 723 et 883
La 2ème Compagnie découvre, dans le ravin de l’oued qui longe 6IO, un hameau de six abris, recouverts de rondins, et étalés dans le bas de la pente. Ils peuvent abriter chacun une dizaine d’hommes. Vers 11 heures, elle trouve de nouvelles caches, contenant du ravitaillement : trois cents kilos de pommes de terre, trente kilos de café, des conserves, des galettes de farine. Un half-track du I9ème R.C.C. vient récupérer le butin.
Les véhicules sont rejoints, et le convoi regagne
la Ferme Porcher pour I5 heures.
Sur la foi de renseignements, qui indiquent que
la Katiba 322, maintenant réduite à deux petites sections, s’est réfugiée avec ses blessés, après avoir subi un accrochage le 4 juillet, une opération de secteur est décidée pour le 8 juillet, sur M’zarir.
Le bataillon met en ligne, sous les ordres du Commandant Giraud,
la C.C.A.S. (Capitaine Gibot), la 2ème Compagnie (Capitaine Gaston), une Compagnie de Marche 3ème, l4ème et Harka d’Irhorat (Capitaine Bigot), et un escadron du I9ème R.C.C.
L’opération est une réédition de celle du 23 mai.
Le convoi, formé à
la Ferme Porcher, démarre à 3 h 45. par Aïn Allouane et Tikjda, il gagne l’Akouker où l’on débarque à 6 h 40, Les compagnies empruntent la piste qui longe le Terga N’ta Roumi par le N.E. et se dirige vers le Sud.
À 8 heures, la corne Sud-Ouest du Terga N’ta Roumi est atteinte. Le bataillon se déploie, pour, face au Sud, ratisser les Oueds Irzer, Tizi N’kouilal, Tacift Sif Bouiedane et Tacift Erzerou Bou Djane.
La 2ème Compagnie est à l’Est, ayant à sa droite l’escadron du I9ème R.C.C., au centre le P.C. et
la C.C.A.S., sur I370.
La Compagnie de Marche à l’Ouest, axée sur Tarzout.
Le commando de chasse Kimono 4 boucle la vallée au Sud de M’zarir, et une batterie à pied du 50ème, au Sud, constitue une unité de réserve.
Dès le départ, la 2ème Compagnie intercepte un groupe d’une quinzaine de fellagas, qui remontent le ravin de l’Irzer Tizi N’kouilal en direction du col, et, par le feu, l’oblige à se disperser et à s’enfuir vers le Sud.
La progression continue.
À 10 heures, le Commandant Giraud transporte le P.C. et son escorte sur 1283. La 2ème Compagnie a dépassé la cote I2I2.
La Compagnie de Marche arrive au village de Tarzout qu’elle aborde à h 30 et qu’elle fouille.
Au cours de son mouvement, la 2 a découvert le cadavre du nommé Aimen Ali ben Mohamed., qui faisait partie du groupe sur lequel elle a tiré au départ.
Le P.C. s’est porté sur 1140.
À 13 heures, la 2ème Compagnie couronne les pentes dominant M’zarir à l’Est, et
la Compagnie de Marche occupe l’oliveraie à l’Ouest du village. L’escadron du I9ème R.C.C. s’infiltre dans l’agglomération par le Nord.
Le Commandant Giraud arrive à M’zarir, tandis que
la Compagnie de Marche fouille le fond de l’oued. À 14 h 45, les compagnies, délaissant M’zarir, continuent le ratissage en direction d’Illilten, et rejoignent le convoi, qui attend sur
la R.N.5., à hauteur de l’usine électrique.
Six suspects, interpellés au cours du ratissage, sont remis à l’O.R. du quartier de Maillot.
Retour à Bouïra pour I9 heures 45.
Activités de sous-quartiers et préparation du défilé jusqu’au I4 juillet.Le I4 juillet, le bataillon participe, en début de matinée, aux cérémonies du secteur, et au défilé qui se déroule à Bouïra, et à l’issue desquels a lieu une cérémonie de remise de décorations.
À 10 H 30, les détachements des compagnies sont rassemblés dans la cour de
la Ferme Porcher, autour du monument, élevé devant le P.C. à la mémoire des morts du bataillon : Officiers, Sous-officiers, Chasseurs et Harkis.
Fece à la stèle, fait de pierre du Djudjura, aux lignes simples et rustiques, encore recouverte de son voile, se sont rassemblés les fanions des compagnies et leur garde, les commandements des compagnies et les détachements symboliques de celles-ci, les autorités civiles et militaires, monsieur le maire de Bouïra, le Colonel Lamarque d’Arrouzat, commandant le secteur, les officiers de l’E.M. du secteur, les notables de la ville, le Lieutenant chef de
la S.A.S. d’Irhorat, les chefs des villages, et bien d’autres habitants des Douars Haïzer et Innesmane, les harkis, les membres des autodéfenses.
Au pied du monument, le fanion et sa garde
Après l’envoi des couleurs, le Chef de Bataillon Giraud évoque le sacrifice des camarades tombés au combat pour
la France et pour l’Algérie Française. Son adjoint, le Commandant Mairet, procède à l’appel des morts, comme une litanie à laquelle on donne le répons : « Mort au Champ d’honneur ! »
Le monument est alors dévoilé.
Le Colonel d’Arrouzat s’avance, dépose une gerbe.
Sonnerie : « Aux Morts ! ».
Minute de silence.Extrait de « L’Écho d’Alger » du 2I juillet I959
Émouvant hommage du 22ème B.C.A.
à ses Morts Glorieux
À l’issue des cérémonies officielles du I4 juillet, une manifestation émouvante avait lieu à
la Ferme Porcher, P.C. du 22ème B.C.A., aux environs immédiats de la ville.
Présidée par le Colonel Lamarque d’Arrouzat, cette cérémonie intime ne réunissait que le bataillon et ses proches. Autour du fanion du corps, se trouvaient réunis les commandants des sous-quartiers, les chefs de villages, les harkis, autodéfenses, et quelques représentants des populations des Douars Haïzer et Innesmane. Le 22ème B.C.A. avait rassemblé une section représentant, avec son fanion, chacune des compagnies, trop éloignées, hélas, pour pouvoir être toutes groupées autour d’une stèle monumentale, très belle dans la simplicité de ses lignes et sa rusticité. Oeuvre du Bataillon tout entier, faite de pierre du Djurjura, c’est l’hommage et la reconnaissance de tous ceux, qui, dans les rangs du 22ème B.C.A., ont, depuis quatre années, oeuvré pour la pacification dans les douars et l’intégration des âmes.
C’est ce que rappelait, dans une allocution de belle venue, aussitôt après le lever des couleurs, le Chef de Bataillon Giraud, commandant le bataillon. Si le I4 juillet est la fête du renouveau et de la fraternité, il est bon de se souvenir que Renouveau et Fraternité n’ont pu se faire que par le sacrifice d’un certain nombre, et qu’il convient de garder présent en nos esprits les noms des Héros à qui nous devons de célébrer le jour présent.
Suivit l’appel de leurs noms, chasseurs et harkis intimement mêlés, comme ils étaient mêlés à leur dernier combat, comme ils sont intimement mêlés à cette terre de province française qu’est l’Algérie, qu’est
la Kabylie, intimement mêlés pour que vive
la France dans le Douar Haïzer, et que le Douar Haïzer tout entier voit, grâce à l’effort commun se rétablir l’ordre, la liberté,
la Paix et la fraternité française.
On n’étale pas ses deuils, les grandes douleurs sont muettes, cette cérémonie fut grandiose parce que simple et intime. Le souvenir des sacrifices consentis par le 22ème B.C.A. restera pieusement gravé dans cette stèle, où, chaque jour, se lèveront les couleurs de la patrie.
Nos félicitations aux officiers, sous-officiers, chasseurs, harkis, autodéfenses, pour leur fière allure durant le défilé. Une mention spéciale au Commandant Giraud pour l’organisation de cette pieuse manifestation.Mais il appartient aux vivants de continuer l’oeuvre commencée.
Dés le I5, le Commandant Giraud emmène le bataillon dans la région de Takerboust, M’lel, Djereah, où se seraient réfugiés les restes de
la Katiba 3II, sévèrement bousculée les jours précédents vers Bordj Bou Arreridj.
Il rassemble
la C.C.A.S., renforcée de
la Harka d’Irhorat, (Capitaine Gibot), la 2, (Capitaine Gaston), une Compagnie de Marche, mi-première, mi-troisième, (Lieutenant Manegrier), et la 4ème Compagnie, (Capitaine Bigot).
Le convoi quitte Bouïra à 5 H 45. Il a été précédé par la 2ème Compagnie, partie une heure plus tôt, et qui, encadrée par les chars du I9ème R.C.C., emprunte la route du Col De Tirourda, pour débarquer à l’aplomb du poste de Takerboust.
De là, elle fouille le terrain en remontant vers le col, en particulier les environs boisés de la maison cantonnière d’Ain Zebda et les ravins au Nord et à l’Ouest de ce point.
Le Piper lui signale quatre fellaghas qui traversent le terrain d’Est en Ouest devant elle. L’un d’eux, Amara Hacène, est abattu, et son arme, un fusil de chasse, récupéré.
Le gros du bataillon arrive à 8 H I5 à l’endroit où la 2ème Compagnie a débarqué. Il met pied à terre, et reçoit l’ordre de fouiller le terrain, en redescendant les pentes, vers le Sud, aucune présence rebelle de quelque importance n’ayant été repérée dans les hauts du relief.
La 2ème Compagnie continue sa fouille de la région Nord.
La Compagnie Manegrier s’aligne sur l’axe Djereah, Beni Hamdoune, Bois de Bahalil, Tazmalt, tandis que la 4ème Compagnie, sur sa gauche, progresse par la ligne de crêtes.
La C.C.A.S. et le P.C. prennent position entre les deux. La 2ème Compagnie reçoit l’ordre de rejoindre le dispositif, à son aile Est, en direction d’Iril Ou Chekrine et Bahalil.
À 9 h 30, le P.C. est installé sur I056, tandis que
la Compagnie de Marche, qui effectue la fouille de Djereath, demande la présence de l’O.R. du 50ème R.A. pour contrôler les identités des gens du lieu. Celui-ci rejoint le village et procède aux vérifications, puis à M’lel et ensuite à Beni Hamdoune. Au cours de ce dernier contrôle, un individu tente de s’enfuir, et est abattu par les sentinelles qui bouclent le village.
Le ratissage se poursuit vers le Sud, cependant que la 2ème Compagnie fouille Iril Ou Chekrine.
À I6 h 30, le bataillon retrouve son convoi à Tazmalt et repart pour Bouïra.
Les patrouilles locales et embuscades reprennent jusqu’au 23 juillet. Deux insoumis sont arrêtés par la 4ème Compagnie et remis aux gendarmes.
Le 23 juillet, cependant que le P.I.S.T. effectue, à partir de 4 h 15, une opération divertion, dans le Tacift Sif Bouiedane, le bataillon, composé de
la C.C.A.S., renforcée de
la Harka d’Irhorat, (Lieutenant Sommeron) des 1ère et 2ème Compagnies, (Lieutenant Manegrier et Capitaine Gaston) et d’une compagnie mixte 3ème/4ème, (Capitaine Gelpi), quitte
la Ferme Porcher à 3 heures, sous les ordres du Commandant Giraud.
Il s’agit d’une opération mettant en oeuvre les troupes du secteur de Bouïra, et baptisée « Pelvoux ». L’idée directrice en est un ratissage de la cuvette d’Irzer, pour y empêcher le cantonnement de
la Katiba 322.
Par Maillot, où il emprunte la route du Tizi N’kouilal, le convoi gagne le plateau de Saharidj. Débarquement à 5 heures, au dessus du village. Quelques camions suivent par erreur la rame des véhicules du 50ème R.A. qui continue vers le col. Ils rejoindront vers 6 heures.
Le commando Kimono 4, qui s’est joint au 22ème B.C.A., ouvre la marche en direction de Tala Rana et Belbara, avant de gagner la croupe de I585, où s’était déroulé le combat du 30
mai I958.
La 2ème Compagnie suit, dans les pas de Kimono 4, et arrive à 9 h 30 sur I585, sur lequel il prend position. La 1ère Compagnie dépasse alors la 2, et commence l’escalade de I794, où elle arrive à 10 h 30, et s’y installe défensivement.
Le P.C. parvient sur I585, avec
la C.C.A.S. et
la Compagnie Gelpi. Cette dernière se déploie sur la ligne de crête entre I585 et I465.
Le Colonel d’Arrouzat, qui commande l’opération, vient en hélicoptère prendre contact avec le Commandant Giraud.
La 2ème Compagnie et Kimono 4 ont commencé la descente vers l’Oued Irzer. La 1ère Compagnie, redescendue de I794, s’encastre dans le créneau laissé vide entre la 2 et
la Compagnie Gelpi. Cette dernière aborde les bois qui couvrent le versant jusqu’au Village D’irzer. Le P.C. prend position sur 1465.
Vers I5 heures, la 2ème Compagnie et Kimono 4 arrivent au village d’Irzer, abandonné depuis I956.
La 1ère Compagnie, au cours de son avance, découvre deux caches contenant une quantité importante de ravitaillement : trois cents litres d’huile, une tonne de farine, et des couvertures. Faute de moyens de transport, le tout doit être détruit sur place.
Le ratissage continue, en descendant la vallée de l’Oued Irzer vers le Sud.
À I6 H 45, 1e Colonel d’Arrouzat apporte, en hélicoptère, les ordres pour le lendemain.
Les véhicules sont rejoints à Saharidj. Le convoi part, à I8 h 30, pour la maison cantonnière d’Ain Zebda, sur la route du Col De Tirourda. À Aïn Zebda, le bataillon retrouve le 2/I9ème R.C.C., et installe son bivouac pour la nuit.
Nuit calme.
À 5 H 30, les compagnies prennent position, en base de départ, à l’alignement de la maison cantonnière. La 2ème Compagnie s’installe sur
la R.N.15, face à M’lel. Kimono 4, à l’Est de la 2, a pour premier objectif le village d’Iril Hazem.
La Compagnie Gelpi est axée sur Iril 0u Chekrine, à l’extrémité Est du dispositif ; entre elle et le commando, la 1ère Compagnie a pour mission de fouiller l’oued. Le P.C. et sa protection passent derrière elle, par les hauts de 1056, avec, en réserve,
la Harka d’Irhorat.
Au cours de sa mise en place, la 2 ouvre le feu sur des individus, qui remontent du Sud vers les crêtes du Djurjura. Elle pousse une section sur I268, pour tenter l’interception ; d’autres groupes de fuyards s’échappent vers le Sud, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest.
À la demande du Commandant GIRAUD, vers 6 heures, le poste de Takerboust envoie une section en bouclage au Sud du village.
Le P.C. prend position sur la cote I056. Kimono 4 fouille le village d’Iril Azem, et
la Compagnie Gelpi celui d’Iril Ou Chekrine. Les fouilles, terminées vers 8 h 30, ne donnent aucun résultat. Le mouvement reprend en direction du Sud.
Le Colonel d’Arrouzat vient, à 9 heures, au P.C. du 22ème B.C.A., pour étudier la situation.
À 9 h 45, l’0.R. du 50ème R.A. transmet un renseignement qui donne la position d’une cache, dans la zone prospectée par la 2ème Compagnie. Le Capitaine Gaston envoie une section sur les lieux. La cache existe bien mais les locataires l’ont abandonnée. Ordre est donné de la détruire.
Le commando fouille Beni Hamdoune.
Les unités de ratissage arrivent sur le bouclage, et rejoignent le convoi à I2 h 40. Départ en direction de Maillot. Au carrefour de Tazmalt, le Lot 7 quitte la route et glisse dans un ravin.
À Maillot, les suspects arrêtés au cours de la fouille des villages, sont confiés à l’O.R. du quartier pour vérification d’identité.
Retour à Bouïra.
La 2ème Compagnie n’a que le temps de changer de chaussettes. Des le 25 après-midi, dans le cadre des opérations « Jumelles », elle repart avec le 2/I9ème R.C.C. pour le Col de Tirourda, où elle tend une série d’embuscades.Le 26 matin, elle est regroupée sur
la D.Z. voisine, en vue d’un héliportage qui ne se fait pas. Vers la mi-journée, elle rejoint, en camions, la cote I767, à la disposition du colonel commandant le secteur de Fort National, qui y implante son P.C.
Le 27 Juillet, les 1ère et 2ème Sections prennent position sur l’Azerou N’tohor, en protection avancée du P.C., dont la compagnie assure la garde.
Le 28, la 1ère section ratisse la zone sommitale de l’Azer0u. Les autres sections implantent pour la nuit un réseau d’embuscades autour du Col De Tirourda.
La 2ème Compagnie est relevée par la 4ème le 29 juillet à 9 h et rejoint en début d’après-midi son cantonnement de Dra El Khemis.
Pendant ce temps, depuis le 25, les compagnies restées en postes, ont repris leurs activités de routine La 3 reçoit, au passage, la visite d’un officier supérieur du C.A. d’Alger, qui se rend. en inspection à Tikjda. Le 2O, 1’0.R., qu’accompagne une patrouille relève des traces récentes de passage en forêt de Bouïra.Au cours de la nuit du 28 au 29, 1e P.I.S.T. a envoyé une section tendre plusieurs embuscades entre les villages de Tarzout et de Tifires, au Nord de M’zarir. Ces embuscades, comme à l’accoutumée, doivent rester en place vingt quatre heures et ne rentrer que la nuit suivante.
La nuit et la matinée ont été calmes, aucun mouvement n’a été repéré, lorsque, brutalement, vers I5 heures, un groupe d’une dizaine de rebelles surgit à bout portant de l’une des embuscades, blesse le guetteur, bouscule et assomme les autres hommes, s’empare d’une partie de l’armement, et disparaît dans le fond de l’oued, en direction du Sud.
L’alerte est immédiatement donnée.
La 2ème Compagnie, à peine rentrée. de Tirourda, fonce vers Tikjda, dés I9 h 45, accompagnée d’un peloton A.M. du 3/I9ème R.C.C.. De son coté, le Capitaine Scheibling, qui commande le P.I.S.T., a dirigé deux sections sur la route, jusqu’au Col de l’Akouker, en recueil de la section qui remonte lentement avec ses blessés.
L’audace du coup de main laisse supposer qu’il s’agit d’hommes aguerris, particulièrement bien entraînés, vraisemblablement d’un commando de
la Katiba 322.
Celle-ci serait donc actuellement dans la région de M’zarir.
Bien plus tard, des documents récupérés, et, en particulier, le compte- rendu du responsable de cette action, révéleront qu’il s’agissait seulement d’un groupe de mousseblines locaux particulièrement gonflé.
Pour l’instant il s’agit de retrouver la bande qui a fait le coup. Le colonel commandant le secteur met sur pied deux sous-groupements.
L’un d’eux, aux ordres du Commandant Pujols, du 50ème R.A., comprend des éléments du quartier de Maillot, ainsi que la 2ème Compagnie et le P.I.S.T. qui a récupéré tout son monde.
Sa mission est de fouiller la région Tifires – Tarzout, la vallée du Tacift Sif Bouiedane et M’zarir.
Le 22ème B.C.A., commandé par le Chef de Bataillon Giraud, constitue le deuxième sous-groupement avec la 1ère Compagnie, renforcée des harkis de la 2, (Lieutenant Manegrier), la 3 (Capitaine Gelpi), et de
la C.C.A.S. avec
la Harka d’Irhorat, (Lieutenant Sommeron), sous-groupement qui doit assurer le bouclage de la zone d’opération.
Dès deux heures du matin, la 3ème Compagnie quitte Aïn Allouane à pied, pour rejoindre la région de
la Djemaa Toumellitine. À peu prés à la même heure, le convoi de la 1ère Compagnie quitte Merkalla pour Sélim et la cote 80 où elle prend position.
Le C.C.A.S. et le P.C. se portent à Sélim, à 5 heures, puis gagnent à pied le sommet de
la Djemaa Toumellitine, qui est atteint à 7 h 30. De là, on aperçoit trois fuyards en direction de 531.
Les harkis de la 2 rejoignent à 9 heures et sont dirigés sur la 1ère Compagnie.
Rien à signaler en cours de journée.
Les véhicules sont retrouvés à Sélim et ramènent
la C.C.A.S. et la 1ère Compagnie à leurs cantonnements.
La 3ème Compagnie, qui regagne à pied Aïn Allouane, rend compte qu’elle vient de découvrir deux mines sur la route, un peu au dessus du carrefour avec la piste qui mène au village de Sélim. L’une des mines est de fabrication locale, l’autre est constituée de deux obus de 105 accolés. Elles seront détruites sur place le lendemain matin.
Or, ce jour d’hui, trois convois importants ont emprunté cette route ! !
Le Capitaine Gelpi envoie une section battre les abords de la route, à droite et à gauche. Cette section découvre des abattis et des emplacements de combat aménagés et fraîchement camouflés sur les buttes qui surplombent la route et le pont de Sélim.
Le 29 juillet, au Col de Tirourda, la 4ème Compagnie a relevé la 2, détachée à la garde du P.C. Opérationnel du Secteur de Fort National. Elle effectue, les 29, 30 et 3I juillet, des missions de protection rapprochée du P.C.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.