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Ahnif pendant la guerre 54/62//Treizième partie

Treizième partie 


Le 28 avril, le nommé Rahal Daoudi ben Rabah, se rallie avec son arme, un revolver à barillet de 8m/m et sept cartouches.
La 2ème Compagnie., sous les ordres du Sous-Lieutenant Mathieu, est dirigée sur le P.C. du 50ème R.A. à Maillot. Une bande de soixante dix H.L.L. a été signalée dans les environs de Takerboust. Une fouille, l’après-midi, de la vallée de l’Oued Arbhalou, ne donne aucun résultat.
La compagnie cantonne à
Maillot Gare, pour être employée le lendemain, sur Beni Ouilbane.
Au petit jour, le 29, le groupe de tête coiffe un guetteur à demi endormi. L’homme révèle qu’un groupe s’est ravitaillé au village au cours de la nuit. La fouille du village ne donne aucun résultat.
La 2 entreprend alors le ratissage de la vallée de l’Oued Rana. Un groupe de cinq hommes est débusqué d’un ravin adjacent. L’un d’eux est abattu : Zemmouche Saïd, de Beni Ouilbane. Les autres disparaissent dans les fourrés qui tapissent le fond de l’oued.
De nouveau, cantonnement à
Maillot Gare.
Le 30, ratissage de l’Oued Tafadit, où l’on relève quelques traces de circulation. La 3ème section intercepte un individu qui s’enfuit et est abattu. Il était porteur d’un revolver d’ordonnance 3m/m, modèle 1892.
Comme les soirs précédants, la compagnie cantonne à
Maillot Gare. Elle ratisse, le 1er Mai, la région d’Iril Hammad, puis celle d’Ain Tahouine. Un refuge est découvert, comportant plusieurs abris dans lesquels on trouve une certaine quantité de vivres, des vêtements et quelques documents.
Retour, le soir, à
Maillot Gare.

Le lendemain matin, la compagnie est amenée par camions à Takerboust. Puis, en ligne, face au Sud, elle ratisse les ravineaux qui strient le versant de la colline. Un groupe de sept hommes se sauve devant la 2ème section. Une patrouille de chasse intervient à la mitrailleuse. La fouille du terrain se poursuit. Les 2ème et 3ème sections abattent chacune un rebelle et récupèrent une grenade offensive.
Le convoi est rejoint sur la route d’Akbou. Retour à Dra El Khemis, en fin d’après-midi.
Tous les rebelles abattus au cours de cette opération sont des mousseblines locaux.
Pendant ce temps, l’activité « de routine » continue dans les sous-quartiers
Le 2 mai, l’O..R. et un peloton du 3/I9ème R.C.C. ont effectué un coup de main sur un groupe de mechtas du Douar Ouled Bellil et arrêté deux mousseblines : Boukerdoun Mohamed ben Amar, et Boukerdoun Slimane ben Mohamed.
La C.C.A.S. fournit, le 3 une escorte à l’infirmière qui se rend pour une séance d’A.M.G. au village de Guendour.
Les examens de fin de stage débutent au P.I.S.T.
Le lundi 4 mai, par un temps radieux, le Chef de Bataillon Giraud entouré des autorités locales, civiles et militaires, inaugure l’école neuve de Tassala, confiée à un instituteur de la 1ère Compagnie.
Cette nouvelle école reçoit une cinquantaine d’enfants, garçons et filles, pour qui c’est la première classe. Les parents sont là, heureux et souriants. Il y a bien quelques déceptions, car l’école est bien petite et les enfants bien nombreux, qu’à cela ne tienne, le 22ème B.C.A. construira une autre classe.
Trois jeunes Kabyles du Douar Haïzer sont admis au Centre de Formation de
la Jeunesse Algérienne à Bouïra.
Le 5 mai, une patrouille de la 1ère Compagnie accroche, vers l’Oued Terxet, un petit groupe, faiblement armé qui se disperse.
La 2ème Compagnie est mise en alerte, sur la demande du secteur de Dra El Mizan, et dirigée sur Boghni, au cours de la nuit du 5 au 6.
Arrivée à Boghni, le 6 à 7 heures, elle est installée en bouclage. En cours de matinée, elle intercepte trois individus, originaires d’un village assez éloigné du lieu. Ils sont remis au 19ème R.C.C.
Tandis qu’elle opère la fouille du village d’Azib Cheik, une unité voisine accroche sérieusement une bande assez importante
L’aviation intervient à la mitrailleuse et aux roquettes. La 2ème Compagnie est alors dirigée vers la zone de combat, pour en effectuer le bouclage, pendant que les unités voisines ratissent le terrain.
Retour à Boghni, pour le cantonnement.
Le 7 mai, la 2 est transportée à Dra El Mizan, et prend position en bouclage, face au Nord. Vers I5 heures, deux fellaghas apparaissent ; aux premiers coups de feu, ils font demi-tour et s’enfuient vers le Nord, malgré le tir des armes automatiques. Trois autres rebelles viennent buter dans la 1ère section et sont abattus.
La compagnie rejoint alors la cote 496, puis ratisse en direction du « Pont Cassé ».
Retour à Dra El Khemis dans la soirée.
La commémoration du 8 mai n’empêche pas l’activité normale de se poursuivre. La 4ème Compagnie fournit des escortes aux gendarmes chargés de regrouper les conscrits F.S.N.A., qui doivent être dirigés sur le centre d’instruction de Blida. Ce travail se poursuit les 9 et 10 mai, tandis que se terminent les examens de la quatrième session du P.I.S.T.
Le chef de corps et le fanion du bataillon se rendent à Tours, pour participer au Congres National de
la Fédération des Anciens Chasseurs.
Le 10, au cours d’une prise d’armes de secteur, où figurent une section de la 4ème Compagnie et une section du Centre d’Instruction. F.S.N.A., de nombreuses Croix de
la Valeur Militaire sont décernées aux gradés, chasseurs et harkis du bataillon.
Les stagiaires du P.I.S.T. (4ème session) rejoignent le 11 leurs unités d’origine, tandis qu’arrivent les élèves destinés au cinquième peloton.
La 2ème Compagnie, qui effectue un bouclage de l’Oued Khalous, au profit du secteur de Dra El Mizan, abat un H.L.L. le I2 mai.

Le bataillon, aux ordres du Commandant Mairet, prend part, le I5, à une opération de secteur en Forêt des Azerou. Les 1ère, 2ème, 3ème Compagnies et C.C.A.S., renforcées de
la Harka d’Irhorat et d’un D.L.O. du 50ème R.A., alignent 420 hommes, dont I68 harkis.
Le bouclage Ouest est assuré par le 2/I9ème R.C.C., le bouclage Est par le 3/I9ème.
Départ du convoi à 7 heures. Débarquement au pont de Sélim, sous la protection de la harka, déjà en place.
Le ratissage s’effectue en direction de l’Oued Ed Douss, qui est atteint sans incident à I5 heures.
Retour à Bouïra pour I7 H 30.
Activités de sous-quartiers jusqu’au 2I mai.
Le I8, les Sous-Lieutenants Robert Jacquier et Guy Paccard, en provenance de Saint Maixent, rejoignent le corps, suivi, le 20 mai, du Lieutenant Fabre.
Celui-ci arrive d’ailleurs juste pour prendre les consignes d’Officier de Renseignements, que lui transmet l’Adjudant Chef Cirino, arrivé en fin de séjour.
Opération de secteur le 2I mai, dans la cuvette de M’zarir, sous les ordres du Commandant Giraud. Le 22ème aligne une Compagnie de Marche, composée d’éléments des 1ère, 3ème et 4ème Compagnies, commandée par le Capitaine Bigot, la 2ème Compagnie, et
la C.C.A.S., renforcée de
la Harka d’Irhorat, soit 374 hommes, dont I60 harkis, plus les 75 hommes et les deux harkis du P.I.S.T. commandés par le Lieutenant de Ligny.
Le convoi du bataillon, auquel s’incorporent les véhicules du commando Kimono 4, quitte Bouïra à I4 heures, pour rejoindre sa base de départ : Tikjda.
Le ciel est bas et gris. Il tombe depuis la matinée une bruine légère.
La mise en place est prévue pour le 22 mai à 5 h 30.
Pour l’instant, les unités sont réparties entre le poste de Tikjda, l’Hôtel de
la Police et l’Hôtel des Cèdres.
Vers le soir, la pluie augmente d’intensité. Le brouillard s’insinue dans les vallées et ravins de la face Sud du Djurjura.
À 2I heures, le P.C. opérationnel signale que l’opération est reportée de vingt quatre heures.
Le lendemain, le temps reste couvert. Averses fréquentes. Le brouillard, cependant, se dissipe en cours de matinée.
Le chef du bureau opérationnel du secteur arrive en hélicoptère à I4 h 30. Il apporte le plan d’une opération de remplacement, pour le cas où le mauvais temps se maintiendrait au cours de la nuit prochaine, ce qui provoquerait l’annulation de l’opération primitivement prévue.
Vers I6 heures, un convoi de ravitaillement rejoint Tikjda. Quelques éclaircies se produisent en cours d’après-midi.
À 20 heures, le P.C. opérationnel confirme les ordres pour la mise en place le 23, à 5 h 30.
Durant la nuit, le ciel se dégage progressivement.
Les compagnies quittent Tikjda à 2 heures du matin, par la route qui rejoint le Tizi N’kouilal, dans l’ordre : Kimono 4, C.C.A.S., Compagnie Bigot, P.I.S.T., sous un beau clair de lune.
Arrivé à hauteur du Tizi Boussouil, tandis que Kimono 4 continue jusqu’au Tizi N’kouilal, le bataillon emprunte la piste du versant Sud du Terga N’ta Roumi.
La 2ème Compagnie prend position sur ce versant, face au Sud. Le P.C. et le C.C.A.S., continuent jusqu’à la cote 1370,
la Compagnie Bigot jusqu’à I460 et le P.I.S.T. jusqu’à Tizi Temezouart.
À 5 h 30, toutes les unités sont en place.
Kimono 4 amorce son mouvement vers le Sud-Ouest par la route qui descend du Tizi N’kouilal.
La 2ème Compagnie aperçoit quelques rebelles, qui avancent sur cette même route, deux kilomètres plus bas, et disparaissent sur les pentes boisées du versant Est du ravin.
La C.C.A.S. envoie une section reconnaître une grotte dans la paroi du Terga N’ta Roumi, où elle relève des traces d’occupation récente par trois ou quatre personnes.
Le ratissage du terrain débute à 7 heures. La 2ème Compagnie se dirige vers la cote 1267 et
la Djemaa Timessouine, 1a Compagnie Bigot vers 966. Le P.I.S.T. fouille Tifires, après avoir posté un élément sur 1528.
De 966,
la Compagnie Bigot continue en direction des mechtas de 1144, qu’elle fouille, et où elle est rejointe par le P.C.
Kimono 4, sur renseignements fournis par le piper et la 2ème Compagnie, découvre plusieurs caches, contenant des vivres et matériels divers.
À I3 h 30, le P.C. et
la C.C.A.S. s’installent sur le mamelon, qui, au Nord, domine le village de M’zarir, tandis que les compagnies en effectuent l’encerclement : le P.I.S.T. à l’Ouest, le I/50ème R.A. au Sud, la 2ème Compagnie à l’Est et
la Compagnie Bigot au Nord.
En traversant l’oued, la 2ème Compagnie découvre une cache qui abrite deux rebelles. L’un d’eux, Aggad Dao ben Mohamed, chef de l’O.P.A. M’zarir, est abattu, son acolyte capturé.
Le Colonel d’Arrouzat, qui commande l’opération, effectue en hélicoptère une rapide visite des unités.
La fouille du village, effectuée en présence de 1’0.R. du quartier (50ème R.A.), et de 1’0.R. du bataillon, ne donne aucun résultat.
Vers 1 heures, le bataillon se regroupe et rejoint la route nationale, cependant que Kimono 4 et la 2ème Compagnie s’installent en points d’appui pour passer la nuit dans le village.
Le convoi, retardé par plusieurs coupures de route, rejoint vers I7 H 30.
Retour à Bouïra pour 19 H 45.
Le P.I.S.T. et les sections de la 1ère et de la 3ème Compagnie sont hébergées à
la Ferme Cathala. Ils rejoindront leurs cantonnements le 24 dans la matinée, tandis que les camions de la 2 sont dirigés sur M’zarir, pour récupérer la compagnie.
Les 1ère, 3ème et 4ème Compagnies constituent une Compagnie de Marche pour le Tala Guilef, où elle restera du 25 mai au 1er juin.
Le 25, également, 1a 2ème Compagnie participe, en Forêt de Babor, à une opération du secteur de Dra El Mizan.
L’O.R. et la section d’intervention effectuent, le 27, une patrouille au Ras Touila et au Ras Tickb0uch.
Le 29, la 1ère fournit l’escorte d’un chantier des Eaux et Forêts; la 3, 1a protection d’une équipe des Travaux Publics. La 4 patrouille à Karouba et Tala Rahart,
la C.C.A.S. au Moulin d’Afoud et au Moulin de Tassala.
Cependant que la 2ème Compagnie et le P.I.S.T. refont ensemble, les 28 et 29, l’opération du 23 mai : Fouille de la zone de M’zarir, occupation du village, ratissage de l’Oued Iril Bouames, dans le lit duquel de nombreuses traces de passages sont relevées. 

Juin
La 2ème Compagnie repart le 1er juin, pour un bouclage sur
la R.N. n° 5 et l’Oued Khalous, au bénéfice de Dra El Mizan.
La 4ème Compagnie poursuit l’amélioration de ses installations et la construction de nouveaux baraquements du Centre d’Instruction F.S.M.A..
Une patrouille de la 4 à Taourirt Amar, abat, le 4 juin, le nommé Aoune Ahmed ben Mohamed, qui s’enfuyait à son approche
Vers 20 heures, un message de la 27ème D.I.A., signale la présence, près du Lac Goulmine, d’une bande de quarante cinq hommes, armés d’un F.M., et d’une dizaine de fusils de guerre. Dans le cadre d’une opération effectuée par le secteur Nord du Djurjura, il est demandé au 22ème B.C.A.. d’assurer, pour 5 heures du matin, le 5 juin, le bouclage de la cuvette du Lac Goulmine, face au Nord.
La 1ère Compagnie avait prévu, ce soir là, une forte embuscade de nuit à Tanagount. Cette embuscade est renforcée et intégrée dans le plan ce bouclage.
La 2ème Compagnie, commandée par le Lieutenant Sommeron, quitte
la Ferme Porcher à 23 h 30, escortée par les scout-cars de
la C.C.A.S. À son passage à Aïn Allouane, elle est renforcée d’une grosse section, (40 hommes), de la 3ème Compagnie. La nuit est belle et claire.
Débarquement à
la Croix de Lorraine.
La progression s’effectue, assez rapide, en marche non couverte, par la route du lac. Le bouclage est mis en place sur 1844 et I657, pour 4 H 30.
Le jour se lève.
À 5 h 30, 1a visibilité est suffisante pour permettre au Lieutenant Sommeron d’envoyer une section fouiller les replis de la falaise Nord-Ouest de I772.
À l’approche de la patrouille, un groupe d’une trentaine d’hommes se replie en direction de 1920, suivi, peu après, d’un second groupe d’une vingtaine d’individus, dont plusieurs femmes.
La section continue son approche.
Vers 6 h 45, elle est prise à partie par un groupe de six rebelles, retranchés, dans les rochers. Après un bref échange de coups de feu, les adversaires décrochent. Trois d’entre eux se faufilent vers le Sud, entre les rocailles qui hérissent le terrain.
Le ratissage continue et permet de découvrir une grotte occupée par deux. ou trois hommes, qui refusent de se rendre, et ouvrent le feu. Le Sergent Plessis et le Chasseur Benkaka, de la 3ème Compagnie, se couvrant mutuellement, s’approchent à distance de jet de grenade de l’orifice, dans lequel ils balancent plusieurs 0.F. Dès que celles-ci ont explosé, ils bondissent à l’intérieur de la grotte et en maîtrisent les occupants.
L’un d’eux, blessé au genou, est adjudant de la branche politique du F.L.N.. Les documents récupérés sur lui, en même temps que son arme, un P.A. 7,65, et un poste transistors, concernent le secteur de Dra El Mizan. L’autre, son garde du corps, est blessé au visage. Un fusil de chasse, deux cartouchières garnies et deux djellabas sont retrouvés au cours de la fouille de la grotte.
Le P.C. et la 1ère Compagnie sont avisés par radio qu’une partie de la bande semble s’être enfuie sur le versant Sud, en direction Bou M’charof.
Le 7ème B.C.A., qui opère au Nord-Est, signale une bande importante, en marche vers le Djebel Ti Assassine. Il s’agit en réalité d’une unité amie qui vient prendre position en bouclage.
Deux compagnies du 159ème B.I.A. franchissent la crête du Djurjura à l’Est de
la Dent Du Lion, pour s’aligner sur la 2ème Compagnie et procéder à la fouille du versant Sud en direction de Guendour.
Un bouclage lointain est mis en place au Sud : P.C. du 22 à Guendour, Section d’Intervention à Idoumaz, Section Engins vers le Bou Beri, Harka d’Irhorat de 941 à 1014.
La 4ème Compagnie a franchi l’Oued Ed Douss et remonte l’Oued Guendour. Elle continue jusqu’à Djemaa Aourir, sur 960, et pousse une reconnaissance jusqu’à I096. Le P.I.S.T. a pris position en 1671.
Les blindés du 2/I9ème R.C.C. escadronnent au confluent de l’Acif Boudra et de l’Oued Ed Douss. Il est 11 h 20.
Les deux compagnies du I59ème B.I.A. éprouvent quelques difficultés à se mettre en place sur l’arête cahoteuse du Djurjura. La marche de la 2ème Compagnie est, de son coté, ralentie par le brancardage du prisonnier blessé au genou. Le ratissage se déroule sans incidents. À 16 h 30, les unités de fouille atteignent le bouclage vers Guendour.
Le convoi du I59ème B.T.A. vient rechercher ses compagnies à Guendour. La 1ère regagne Merkalla, et le P.I.S.T., Tikjda.
Le corps d’un troisième rebelle a été retrouvé au sommet de 2002. Le gros de la bande a réussi à s’infiltrer vers le Nord, vers son secteur.
L’examen du poste transistor récupéré révélera qu’il est bloqué sur une fréquence déterminée, pour capter des émissions en graphie. L’étude du problème est confiée aux spécialistes Trans. de la 27ème D.I.A..
Jusqu’au 10, patrouilles et travaux, embuscades et escortes, soins médicaux dans les villages des sous-quartiers.
Le 9, la 2ème Compagnie a été mise en alerte et dirigée sur Maillot où elle passe la nuit du 9 au 10.
Le 10, à 7 heures, elle est amenée par camions à l’aplomb de Takerboust, où elle est mise à terre.
De leur coté, les 1ère et 4ème Compagnies forment une Compagnie de Marche, qui constitue la réserve opérationnelle.
La 2, commence son ratissage vers le Sud à 9 heures. Elle fouille sans résultat, le village d’Iril Ou Chekrine. Les traces de passage récent sont cependant relevées.
Cent mètres plus bas, la section de tête est soumise à un tir très violent d’armes automatiques et individuelles. Le Caporal Harki Oulmi Saïd, blessé, est ramené au dessus du village, où l’hélicoptère vient le prendre.
L’aviation intervient à la mitrailleuse. Dès le départ des avions, l’artillerie prend le relais, tandis que les sections manoeuvrent par les ailes.
Le feu adverse cesse.
À 13 h 30, l’artillerie se tait.
La progression reprend. Quelques accrochages sporadiques avec des isolés où de petits groupes permettent la mise hors de combat de treize fellaghas et la récupération de dix armes.
Au cours de ces accrochages, le Caporal-chef Gabriel Hebrard reçoit un projectile au thorax. Une D.Z. est improvisée pour l’hélicoptère qui l’amène à l’hôpital de Tizi Ouzou.
L’avance se poursuit.
Deux nouveaux rebelles sont abattus et leurs armes saisies. Une nouvelle résistance se dévoile brutalement, à bout portant. Le Chasseur De Première Classe Lafont tombe, mortellement atteint, et près de lui le Harki Mansouri Arezki, touché par la même rafale. Un peu plus loin, le Sous-Lieutenant Brucci, D.L.O. du 50ème R.A. et le Chasseur Casimir Bonnet, sont grièvement blessés. Les trois adversaires sont abattus.
Le ratissage se poursuit sans nouvel incident, jusqu’à hauteur du bouclage.
Retour à Bouïra pour 23 heures.
La journée a été rude pour la 2ème Compagnie qui déplore deux tués et deux blessés. Mais elle a abattu dix huit rebelles, récupéré un P.M., sept fusils de guerre et cinq fusils de chasse. La bande accrochée représentait les restes de
la Katiba 322, qui vient de subir de nouvelles pertes importantes en hommes et en armes.
Les obsèques du Harki Mnnsouri Arezki ont lieu le 11 juin à Bezzit, en présence du Colonel d’Arrouzat, qui épingle la médaille militaire et
la Croix de
la Valeur Militaire sur le linceul.
Une escorte de
la C.C.A.S. conduit à Aïn Taya la dépouille mortelle du Chasseur Raymond Lafont.
L’activité des compagnies ne se ralentit pas.
Le I2, une patrouille de la 1ère Compagnie découvre une cache abri pour deux hommes. Aucune trace d’occupation récente. Le même jour, la 4 patrouille à Taourirt Amar, le 13, dans les Goumgoumas et les Ouled Yahia.
Partout, dans les villages, on prépare la célébration de l’Aid El Kebir. Les commandants de Compagnie effectuent des distributions de vêtements, de blé et de semoule aux familles les plus nécessiteuses.
L’Aid El Kebir est célébré le I7 juin, dans l’allégresse générale, suivant les rites et traditions, par la population musulmane.
Une grande Diffa réunit chrétiens et musulmans sous les oliviers de Guendour, en présence du colonel commandant le secteur et du maire de Bouïra.
Le lendemain, une prise d’armes de secteur a lieu à Bouïra, pour la commémoration de « l’Appel du I8 juin« . La 2ème Compagnie et
la C.C.A.S y représentent le 22ème B.C.A. Une remise de décorations clôture la cérémonie.
La 1ère Compagnie assure, plusieurs jours durant, la protection du chantier de récolte de liège, en forêt de Beni Ismaïl.
Au cours d’une patrouille dans les Goumgoumas, le 2I, une section de la 4ème Compagnie intercepte un groupe de quatre H.L.L., l’un Slimani Achour, est abattu, son fusil de chasse saisi, ainsi que deux djellabas et des documents.
Le lendemain, c’est l’autodéfense de Merkalla Bas – Tarzout, qui intercepte et abat le Sergent Sid Ali, dit « Harad », originaire de Sélim, responsable politique de la fraction. Il était armé d’un revolver à barillet. Une patrouille de la 1ère Compagnie effectue une reconnaissance sur Tanagount, où un piège a été déclenché au cours de la nuit du 2I au 22, par le passage d’un mulet. La même patrouille observe de loin, vers Anatra, un troupeau de moutons escorté par plusieurs hommes en treillis.
Le 23, la 2ème Compagnie est mise à la disposition du quartier des Ksars, pour une opération qui se déroule sans incident et se termine à I9 heures.
Elle repart le 26, en appui du 50ème R.A., pour une opération au Nord de Maillot. Le convoi, parti de Dra El Khemis à 3 heures du matin, se dirige vers le village de Selloum qui est fouillé par le 1/50Oème R.A., tandis que la 2, à pied, progresse vers 830, puis 978.
Vers huit heures, au cours de cette marche, la section de tête débusque trois rebelles. L’un d’eux, détenteur d’une grenade F.I. est abattu.
L’avance continue en direction de Taddel Djedid et Irzer. Il était initialement prévu que des éléments du 7ème B.C.A., descendant du Tizi N’kouilal effectueraient leur jonction avec les unités de fouille. En raison du retard qu’ils ont pris dans la matinée, le mouvement est annulé.
La 2ème Compagnie se dirige vers Aïn Taliouine, en protection de l’unité qui fouille Iril Hammad, puis rejoint Maillot par la piste de l’Oued Ouakour.
Retour au cantonnement pour 20 heures.
Les 28 et 29 juin, un vétérinaire militaire vient examiner et vacciner les troupeaux des paysans d’Aïn Allouane
Le chef de corps inspecte le poste de Merkalla le 29. Ce même jour, se termine la récolte du liége, qui a permis de réaliser trois cent cinquante quintaux.
Le nommé Arar Ali, de Merkalla, fiché comme ravitailleur des rebelles, est arrêté.

8 septembre, 2007 à 12:22


2 Commentaires pour “Ahnif pendant la guerre 54/62//Treizième partie”


  1. BEAU écrit:

    Bonjour,
    Mon père était au 1er 50ème R.A. à BOuira, puis au 2ème peloton de Tikdja, puis le commando de Maillot gare/Maillot Ville. Le tout de 1958 à 1960. Peut-être avez-vous des souvenirs communs ?
    Corinne Beau

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  2. Dubois écrit:

    Avez-vous entendu parler d’une prise d’otage au douar de M’Zarir au dessus du village d’ILLITEN ? Automne 1957 ? Un militaire et un jeune civil menottés montrés à toute la population montagnarde. C(est un livre écrit et raconté par un appelé du 1/ 50 RA de Maillot Gare.

    Répondre


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