Ahnif pendant la guerre 54/62//Onzième partie
Onzième partie
Février
Le 1er février matin, après avoir été relevée sur ses positions par une unité du 72ème BG.,
la Compagnie Chaquin passe en tête du bataillon de marche, qui progresse vers le Col de R’mila.
À 10 h 45, la section de la 1re Compagnie, qui marche en pointe, ouvre le feu sur un « chouf » armé, qui, bien que blessé, réussit à disparaître dans la rocaille et les buissons. L’alerte a été donnée à une quinzaine de H.L.L. qui jaillissent d’une mechta en ruine et s’égaillent vers le col.
La progression continue.
Le col est franchi en début d’après-midi.
Ordre est donné de ratisser l’Oued Habouane, en direction du village qui porte ce nom, et de fouiller le village.
À I5 heures, un bref accrochage oppose la 1ère section à un petit groupe rebelle qui, bien installé, l’a prise sous son feu.
Un groupe déborde, se rabat sur l’objectif et capture deux fellaghas, armés d’un fusil de chasse et d’un revolver. Les autres ont fui.
Un peu plus tard, un commando de G.M.S., rattaché à la compagnie, abat un commissaire politique et récupère sur lui une importante somme d’argent, des documents et un revolver.
À 17 h 3O, une compagnie voisine, du 159ème B.I.A., abat encore un H.L.L. et récupère son pistolet.
Le bataillon de marche retrouve ses véhicules. Le convoi rejoint Boghni, où la compagnie cantonne dans un garage.
Le 2 février, après avoir servi d’escorte au commandant du I59ème B.I.A., qui rejoint Dra El Mizan,
la Compagnie de Marche regagne Bouïra.
Durant son absence, les unités restées en poste ne sont pas demeurées inactives.
Le 2 février, la 3ème Compagnie relève de nouvelles traces de passages Sud-Nord. Deux sections de la 4ème Compagnie sont mises à la disposition du 2/I9ème R.C.C., pour une opération de quartier vers Si Amrane Tigri et le Moulin De Tirguit.
L’O.R. poursuit, le 3, avec l’aide du maghzen de
la S.A.S. d’Irhorat, l’exploitation des révélations d’Atmani, et arrête un moussebel au Ras Tickb0uch. Un revolver à barillet et une grenade sont saisis.
Le 4 février, deux autres membres de l’O.P.A. sont interpellés.
Le 5, le bataillon participe à une opération de secteur dans le Douar Tachachit.
Sous le commandement du Chef de Bataillon Giraud, et renforcé d’un D.L.O. du 50ème R. A. et du 3/I9ème R. C. C., il débarque à Sélim, à 6 heures.
Le P.C. prend position à
la Djemaa Toumelitin, ayant les 3ème et 4ème Compagnies à sa droite, vers le Sud, la 2ème et le P.I.S.T. au Nord, à Aïn Isly et à la cote 1215. La 1ère s’aligne devant le P. C.
Le ratissage débute à 9 heures, face à l’Est.
Le 50ème R. A. occupe le village de Taourirt.
Au cours de la progression, le Chasseur Fraisse, de
la C.C.A.S., chute et se blesse à la jambe. Il est transporté à bras jusqu’au P.C. et terminera l’opération sur le bât d’un mulet de charge.
La fouille se poursuit sans incident jusqu’au village de Taourirt Tazegouart, où l’on retrouve les véhicules,
Le lendemain, opération dans le quadrilatère bien connu de Beni Hamdoune – Takerboust.
Le bataillon, renforcé du P.I.S.T. et du 4/7ème hussards prend ses positions de départ pour 9 heures, sur la route Maillot – Col De Tirourda, son aile droite à hauteur du poste de Takerboust, dans l’ordre, d’ouest en Est : P.I.S.T., 4ème Compagnie, P.C. et Harka d’Irhorat, 2ème Compagnie, 3ème Compagnie, 1ère Compagnie, 4/7ème Hussards.
Le 2/I9ème R. C. C. assure le bouclage Ouest, sur la route.
Les chars du 3/I9ème patrouillent au Sud et vers Beni Hamdoune, où un élément léger intervient en début d’opération, pour en faire sortir les rebelles qui pourraient s’y trouver.
À 10 h 10, la 1ère Compagnie signale deux fuyards vers 556, et récupère une arme sur un H.L.L. tué par le 3/I9ème. R.C.C. Vingt minutes plus tard, la 2ème Compagnie débusque trois fellaghas et les abat au cours d’un rapide accrochage. Un fusil de chasse et des documents sont ramassés.
La 1ère tire de loin sur des fuyards dissémines entre 556 et 57I. Le P.I.S.T., de son coté, a récupéré dans une cache un obus de I05 démuni de sa fusée.
À 11 h 30, le nommé Adjaoud Bouzid se rend au P.I.S.T., porteur de deux armes, la sienne propre et celle de son compagnon, qui, lui, refusait de se rendre et qu’il a abattu.
Le P.C. a pris position sur 533. Le P.I.S.T. abat le nommé Arezki Amar ben Ahmed, porteur d’un P.A.
Une demi heure plus tard, c’est à
la Harka d’Irhorat d’être soumise au feu d’un groupe embusqué dans les taillis du fond de l’oued. Le Sous-Lieutenant Poignant manoeuvre ses gens, qui abattent quatre rebelles et en capturent un cinquième. Le butin est de, un fusil de chasse, deux revolvers, un pistolet, quatre grenades et divers papiers.
Le P.I.S.T. abat encore un fellagha porteur d’une paire de jumelles et d’une cartouchière (I4 heures), puis en capture un autre, armé d’un fusil Lebel.
Retour à Bouïra à I7 h 50.
La 2ème Compagnie repart immédiatement sur Dra El Mizan, en renfort dans le Tala Guilef, jusqu’au 10 février.
Le I3, un bataillon de marche, aux ordres du Commandant Mairet, composé de la 2ème Compagnie (Capitaine Gaston), des Harkis et du Maghzen De Bezzit (Capitaine Billotet), et du 3/I9ème R.C.C. (Capitaine Bigot), passe la matinée à fouiller la vallée de l’Oued Roukam, où, selon des renseignements recueillis par
la S.A.S., des éléments « bellounistes » auraient organisé un refuge.
R. A. S..
Dans la soirée, une patrouille de
la Harka et du Maghzen d’Irhorat qui accompagne l’O.R., subit le feu d’un petit groupe rebelle embusqué au Nord des mechtas de Si Amrane Tigri. Au cours de l’accrochage, le Harki Amber Moussa est tué.
Ses obsèques ont lieu le I4 à Tirilt N’seksou.
Embuscades et patrouilles les jours suivants.
Le I8, 1a 1ère Compagnie arrête deux individus démunis de papiers d’identité.
À la suite de l’arrestation du chef Nidham du hameau Emmeroudje Est, les chefs de famille du lieu se présentent à
la S.A.S., le 20, Pour demander la protection de l’armée et le regroupement des familles à Irhorat.
Le 22,
la C.C.A.S., les 2ème et 4ème Compagnies et le 4/7ème Hussards, constituent un sous-groupement, aux ordres du Commandant Giraud, pour une fouille du versant Sud et de la vallée moyenne de l’Oued Kalous (secteur de Palestro).
Départ de Bouïra à 2 heures.
Débarquement à Bezzit, puis progression à pied, pour parvenir à 7 heures sur les positions de départ. Deuxième Compagnie sur 989, 4ème sur 886, P.C. et C.C.A.S. entre 886 et 7I2, 4/7ème Hussards sur 7I2. Liaison assurée à droite avec le maghzen de
la S.A.S. de Bezzit.
La fouille du terrain se déroule de 8 h 45 à I2 h 3O, sans incident. Les musulmans contrôlés sur le terrain ou dans les mechtas visitées sont ramenés au centre de contrôle de la maison cantonnière de l’Oued Kalous.
Retour à Bouïra pour I4 heures.
Le P.I.S.T. signale le passage, au cours de la nuit précédente, d’une bande rebelle, vers les Ouled Mendil.
Et le travail de sous-quartier reprend : embuscades et patrouilles de jour et de nuit, nettoyage du matériel, tirs, instruction des harkas, escortes sur Tikjda.
Le 25 février, monsieur le sous-préfet de Bouïra visite le poste de Merkalla.
La 4ème Compagnie, en patrouille de nuit dans le Teniet ben Turki, intercepte cinq ravitailleurs. L’O.R. et son équipe arrêtent deux collecteurs de fonds, au cours d’un contrôle de nuit aux bains maures de Bouïra.
Mars
Le 1er mars, à la suite de l’enlèvement par le F.L.N. de
la Famille Cesaro, à
La Baraque, la 2ème Compagnie est mise à la disposition du secteur d’Aumale.
Alertée à I2 heures, elle reçoit l’ordre de rejoindre
la Baraque, de là, elle est dirigée sur les Eaux Chaudes, où elle arrive à I5 heures.
La 3ème section se porte immédiatement sur la cote 633, déjà occupée par deux chars du 3/I9ème R.C.C., puis repart en direction du Rocher de
La Femme Volée, par la piste du fond de l’oued. Elle y relève de nombreuses empreintes récentes d’hommes et de mulets.
La compagnie se regroupe à I8 heures et s’installe sur 633 en point d’appui pour le bivouac.
Nuit calme, pas trop fraîche.
Au jour, le 2 mars, la 1ère section reconnaît quelques mechtas au Nord-Est.
La 2 est reprise, par véhicules, à 11 h 30. Elle est mise à terre vers I5 heures, après que le convoi ait dépassé le poste de Tigrine, et continue à pied en direction de Takerout. Progression ralentie par la présence de zones minées par le 7ème Hussards le long de la piste Nord.
Au cours de la progression, la section de tête reçoit quelques rafales d’un groupe d’une dizaine de H.L.L., doté d’un fusil-mitrailleur. La section se déploie et fonce, tandis que les fellaghas décrochent. Mais, quand elle arrive à la crête, c’est pour apercevoir les derniers fuyards disparaître dans les ravinements de l’autre versant.
Bivouac sur les cotes I205 et 1116.
À 8 h I5, 1e 3, 1a compagnie se regroupe sur 1116. Les sections se mettent en ligne, face au Nord, et procèdent au ratissage d’une zone, large d’un kilomètre, direction Nord. Au cours de la progression, découverte d’un bât en bon état et d’une couverture. La marche reprend en direction d’Iril N’aït Ameur, où l’on cantonne.
La compagnie rejoint Bouïra le 4.
Le temps de changer de chaussettes, et le Capitaine Gaston et ses hommes repartent pour le Tala Guilef, où, six jours durant, ils vont bivouaquer dans la neige.
La 4ème Compagnie et le P.I.S.T., renforcé d’une section de la 3ème Compagnie, prennent la relève dans la recherche des ravisseurs de
la Famille Cesaro.
Le Capitaine Bigot, qui s’est présenté le 4 à I3 heures, au P.C. opérationnel d’El Adjiba, reçoit l’ordre d’effectuer un coup de main sur Beni Iklef pour s’assurer de la personne de deux individus connus comme guides des rebelles. Appréhendés à proximité du moulin de Beni Iklef, ils sont ramenés au P.C. La 4ème Compagnie est alors envoyée à Takerboust, où elle arrive à I7 heures. Elle prend position sur les cotes 606, 669, et au collet Sud de 7I6, en liaison avec le 3/I9ème R.C.C., qui occupe Tixeridene.
Bivouac sur les positions.
Nuit froide et calme.
Départ 7 h 30, le 5, avec de nouveaux ordres : Se porter au col Sud de 1421. Y prendre contact avec Parthenon Jaune, en surveillance face à l’Ouest.
Au cours de la marche, par la piste qui quitte
la R. N. I5 au point cote 1125, la deuxième section débusque un petit groupe rebelle, lui tue deux hommes, et ramasse deux grenades MK 2.
À I3 heures, la compagnie est en position au Nord et au Sud de 1709. La première section est à 200 mètres plus au Nord sur une avancée qui surplombe la route, et assure la liaison avec un élément de Parthenon.
Installation en points d’appui.
À I9 h I5 la première section est envoyée à la maison cantonnière d’Ain Zebda, qu’elle occupe pour la nuit.
Dès le réveil, le 6, après une nuit calme, sinon confortable, les guetteurs signalent des individus qui remontent vers le Nord, à deux kilomètres des emplacements du bivouac.
La 3ème section prend position sur I709, tandis que la deuxième se dirige vers les fellaghas, qui changent de direction et s’enfuient vers Aït Yahia.
À I2 H I5, la compagnie est rassemblée, retrouve ses véhicules, et rejoint le P. C. de Parthenon sur la route, à hauteur du village de M’lel, où elle reste en réserve.
À I9 heures, le Capitaine Bigot reçoit de nouveaux ordres : « Rejoindre El Adjiba en convoi, puis, à pied, gagner le village de Semmach, le fouiller, en regrouper les habitants en vue d’un interrogatoire par les officiers de renseignement. S’installer en point d’appui à l’intérieur du village, en liaison avec un peloton du I9ème R.C.C. »
La fouille du village se termine à 1 heure du matin, après rassemblement de la population sur
la Djemaa. Au matin, les hommes sont escortes au P.C. d’El Adjiba. La compagnie procède alors à une nouvelle fouille, plus minutieuses, des mechtas.
En début d’après-midi, la 4ème Compagnie est dirigée vers la cote 468, où l’avion d’observation a repéré un petit convoi muletier. Arrivé sur 468, le Capitaine Bigot prend contact avec une patrouille de T.6, lorsque lui parvient l’ordre, retransmis par le I9ème R.C.C., de s’installer en interception entre l’Acif Oumellal et l’Irzer Ayazdi.
La position est tenue de I5 à I7 heures, puis, retour aux véhicules qui rejoignent la cote 556, où l’on bivouaque.
Au réveil, la compagnie, sur camions, rejoint la route nationale où elle attend l’arrivée d’une batterie à pied du 50ème R.A. et du Commando de Chasse Kimono 4, qui doivent s’installer en base de départ sur 77I.
Sitôt terminée la mise en place, la compagnie progresse en direction de I044, qu’elle occupe à I2 h 30, puis continue jusqu’à 894.
Halte sur place, en attendant les hélicoptères qui, à partir de I5 h 30, enlèvent la compagnie pour la déposer aux Mechtas Si Fadel. Les mulets de charge ont été laissés à la garde de la batterie à pied du 50ème R.A..
Il est I6 heures.
Nouvelle mission : fouiller l’Oued Izdezh jusqu’à son confluent avec l’Oued Sidi Aissa. Celui-ci est atteint à I9 heures. Les sections s’installent en bouchons, pour la nuit, dans les oueds adjacents.
Au matin du 9, la 4ème procède à la fouille des ravins latéraux entre l’Oued Sidi Aissa et l’Oued Izdezh.
La fouille se poursuit toute la journée.
Installation pour la nuit suivante à proximité de la cote 800, en bouclage de l’Oued Sidi Aissa. La 1ère section et le groupe de commandement prennent position sur une plate-forme au S. O. de 728. La 2ème section s’installe sur une barre rocheuse qui s’avance en travers de la vallée. La 3ème section prend place sur une avancée qui domine la rive Ouest de l’oued.
Au début de la nuit, les sentinelles de la 3ème section ouvrent le feu, sans résultat, sur des individus isolés.
Le restant de la nuit est calme.
Au cours de la matinée du 10, une unité voisine découvre plusieurs abris et fait un prisonnier.
Un artificier, chargé de détruire ces abris, est héliporté apurés de la compagnie, qui le dirige vers l’unité intéressée. À I5 heures, l’hélicoptère repart, emmenant le prisonnier.
Sur un nouvel ordre, la compagnie se dirige vers le Nord, un bivouac étant prévu sur 753. En cours de mouvement, un contrordre la dirige sur Tamziabt, où elle retrouve ses véhicules.
Retour à El Esnam, où elle arrive à I9 h 45.
Alors que la 4ème Compagnie et le P.I.S.T. (dont le journal de marche ne nous est pas connu), participaient à ces recherches, les autres compagnies du bataillon continuaient leurs activités sur le plan local.
Le 10 mars, dès le retour du P.I.S.T. à Tikjda, les stagiaires du 3ème peloton sont renvoyés sur leurs corps d’origine, tandis qu’arrivent les candidats au quatrième stage.
2 Commentaires pour “Ahnif pendant la guerre 54/62//Onzième partie”
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Bonjour,
27 août, 2007 à 14:18Mon père était meneur de cette opération de prise d’otage,j’ai l’histoire intégrale écrite par mon père lui même mais je ne trouve nul part son nom sur votre article!
Merci
bonjour,
22 juillet, 2010 à 19:13mon père était aussi dans cette opération de prise otage, svp envoyer moi ce que vous avez comme papier pour completer ma recherche sur notre histoire , histoire des braves soldats algeriens