Bienvenue sur Ahnif & Tamelaht
  • Accueil
  • > HISTOIRE
  • > Ahnif pendant la guerre 54/62//Vingt-troisième partie

Ahnif pendant la guerre 54/62//Vingt-troisième partie

Vingt-troisième partie    

Extrait   

Le 8, il piège les pistes de l’Azerou Ourilles, à 8 kilomètres au Sud de la gare de Maillot, à l’Ouest de l’Oued Sidi Aïssa. Il maintient ses embuscades, les 9 et IO, au Sud de l’Azerou Ourilles, à proximité de la Djemaa Sidi Aïssa, et rentre à Dra El Khemis dans la matinée du 11.  Le 9 octobre, le P.C. du 22ème B.C.A., les services du corps et la C.C.A.S., quittent
la Ferme Porcher pour aller chausser les bottes du 50ème R.A. à Maillot. 
 

1961  Bouïra – Maillot – Irhorat – Tikjda Aïn Allouane – Dra El Khemis – Merkalla El Haïzer – Illilten – Tizi N’Kouilal – Toumelitine – El Esnam – Sidi Salah  

L’année I960, commencée par l’Affaire des Barricades, a vu, progressivement, la pensée politique gouvernementale s’infléchir, de l’Algérie Française à une Algérie Algérienne liée à la France. Des mutations et remplacements de responsables civils et militaires ont sanctionné cette orientation nouvelle. Le désarroi et la colère de la population européenne, à l’épiderme si sensible, rejoint la crainte des populations musulmanes demeurées fidèles ou ralliées au cours des dernières années, et le malaise des cadres de l’Armée, qui servent en Algérie depuis plusieurs années – certains en sont à leur deuxième séjour, souvent dans la même unité, au milieu des mêmes populations – et à qui, jusqu’alors, le pouvoir avait confié la mission impérative de maintenir français les trois départements d’Algérie.

 

  Pour la première fois depuis le début de la rébellion, en décembre, des drapeaux F.L.N. ont été brandis à Alger au cours d’une manifestation populaire. Au cours de cette année, le 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins a poursuivi sans relâche, d’un même élan et d’un même coeur, l’oeuvre de pacification entreprise depuis 1956.  Une annexe de la mairie de Bouïra, gérée par Monsieur Taïl, s’est implantée aux cotés de la S.A.S. Irhorat. Partout, de nouvelles écoles ont été crées dans les villages de regroupement, et de nouvelles classes se sont ouvertes dans les écoles déjà existantes. Les assistantes sociales donnent chaque semaine leurs consultations dans les villages, de même que les médecins militaires du bataillon. Dans les villages, des ateliers ont été créés, qui ressuscitent les traditions d’habileté des artisans kabyles : poteries traditionnelles de Tassala, objets en bois d’olivier de Guendour. Cette activité pacificatrice a connu son sommet en septembre, lors du pèlerinage des hommes du Douar Haïzer à la Dent du Lion, lorsque le Capitaine Nodot et quelques officiers du bataillon se sont délibérément confiés, sans armes, à la seule protection des harkis et des autodéfenses du douar. L’action militaire s’est poursuivie contre les quelques survivants de l’O.P.A.. locale : l’Adjudant Demmouche et sa demi douzaine de mousseblines, pratiquement dépourvus d’armes, et le Commando Régional, ex Katiba 322, maintenant réduit à une vingtaine d’hommes à l’armement disparate. Dans chaque Compagnie, la portion centrale s’est entourée de postes satellites, tenus par un sergent et quelques chasseurs, dont un instituteur-infirmier, qui contrôlent et protègent les villages de regroupement. - À la 1ère Compagnie : Innesmane et Tarzout. - À la 3ème Compagnie : Guendour et Aït Krerouf. - À la 4ème Compagnie : Goumgouma, Karrouba, Djadi et Taourirt Amar. 

A la C.C.A.S. : Ras Bouïra et Tirilt M’tilguit. Depuis la création de Partisan 4, la zone d’action du bataillon s’est étendue, vers l’Est jusqu’à l’intérieur du Quartier du 50ème R.A., et au Sud chez le 7ème Hussards et le I9ème R.C.C., où les embuscades répétées du commando de chasse ont commencé le démantèlement des cellules locales et des filières de ravitaillement. Avec l’apparition de la neige, l’activité de l’Ecole d’Escalade s’est ralentie. Puis elle a cédé la place aux écoles de ski, et toutes les compagnies, C.C.A.S. comprise, passent à tour de rôle leur dimanche sur les pistes du Ras Tigounatine et du Tizi Bou El Ma, tandis que se perfectionnent les skieurs déjà confirmés. C’est dans cette ambiance que s’ouvre l’année 1961.  

Janvier   Activité routinière des sous-quartiers jusqu’au I2 janvier : travaux de postes et de pistes, patrouilles, embuscades, protection du chantier des Travaux Publics sur le R.N.33 et des équipes de cueillette des olives. Le Capitaine Bigot inaugure, le 4 janvier, l’école du village de regroupement de Karrouba. Partisan 4 tend sa toile d’araignée sur
la Forêt d’Haïzer les 3, 4 et 5 janvier, et rentre à Dra El Khemis le 6, après une dernière nuit d’embuscade au confluent de l’Acif Boudra et de l’Oued Ed Douss. Le 8, vote pour le référendum dans tous les villages, dans une atmosphère calme et détendue. L’équipe Trans de la C.C.A.S. procède, le 11, à la remise en état de la ligne téléphonique de Guendour. Partisan 4 est reparti, pour une chasse libre en Forêt des Azerou, du 11 au I3. L’objectif de l’opération « Nivose », effectuée le I2 janvier, sous les ordres du Chef de Bataillon Lonchampt, est une recherche de caches et abris sur les flancs Ouest et Sud du Beni Yagoun. Le bataillon dispose d’un guide, l’Aspirant « Si Tahar », Toumi Tahar, l’ancien coiffeur de Maillot, au maquis depuis le début des événements, bien connu du 22ème B.C.A.. Alors qu’il était sergent-chef, chef de la section régionale du génie, son cantonnement avait été détruit par la 2ème Compagnie le 28 mars I958 et sa guitare récupérée par l’O.R.. Si Tahar a été capturé sur renseignements par une unité du secteur, courant décembre I960. Il est maintenant en confiance au bataillon. Prisonnier sur parole, en quelque sorte, et sert d’interprète à l’O R.. Ils parlent ensemble de sa fameuse guitare, et de son fils aîné, maquisard lui aussi, capturé en I968, et qui, après un passage au 22, s’est engagé dans les tirailleurs. Il est maintenant sergent et décoré de la Croix de la Valeur Militaire. Tout cela fait réfléchir Si Tahar. Un autre guide est confié au bataillon par le D.O.P. de Bouïra, le Lieutenant X, qui commandait la Région 322 et vient d’être récemment capturé. Le P.C. et la C.C.A.S. (Capitaine Nodot) quittent la Ferme Porcher à 7 heures, récupèrent au passage le convoi de la 1ère Compagnie (Lieutenant Martin) et celui de la Harka d’Irhorat (Sous Lieutenant Duplantier), pour débarquer à 8 heures au poste d’Aïn Allouane. Progression à pied à partir de 8 h 30, dans l’ordre 1ère, C.C.A.S., P.C., 3ème Compagnie, par la piste d’Aougni jusqu’au carrefour de pistes au Nord de Beni Yagoun (cote I055). La 1ère Compagnie, le P.C. et la C.C.A.S. se dirigent vers 1129, où le P.C. et le Capitaine Nodot prennent position. Le Lieutenant Martin étale sa compagnie de 1129 à 975. La 3, (Lieutenant Sommeron) s’arrête sur I055. Début de fouille à 11 H 30, en direction du Sud. Le Commandant Lonchampt, accompagné de la Harka Duplantier, va inspecter les caches déjà reconnues depuis l’accrochage du 20 octobre I960, et rejoint la C.C.A.S. vers 975. Un individu suspect est aperçu sur 804, deuxkilomètres plus au Sud, en Forêt des Azerou. Les unités marquent un temps d’arrêt à I2 H 45, à hauteur de Thiaramtz, puis se dirigent vers Sélim, où elles retrouvent le convoi. Arrivée à Porcher à I5 H 30. 
 

Les travaux, patrouilles et embuscades reprennent. Partisan 4 est amené par camions jusqu’à Sélim, en fin d’après-midi du I6. Le commando escalade la dorsale des Azerou et dispose ses mines le long de la piste de la Djemaa Toumellitine, à hauteur de 711 et au départ de la piste du Timergas, en 667, puis égrène ses sections en embuscades le long de l’Acif Boudra. La nuit du I6 au 17, la journée du I7, la nuit du I7 au I8 et la journée du I8 sont calmes. Bien que l’on soit en janvier le temps est beau et la température presque printanière. Au début de la nuit du I8 au I9, un piège fonctionne sur la rive Est de l’Acif Boudra, entre Sidi Amrane Tigri et la cote 540, au Sud de la zone d’embuscades. Deux autres explosions sont perçues en cours de nuit, l’une vers 23 heures, l’autre trois heures plus tard, en direction de la cote 711. Une patrouille, envoyée au petit jour sur les lieux de la première explosion, retrouve deux cadavres et récupère un fusil de chasse. Par radio, l’O.R. est appelé pour identifications. Il est accompagné du dénommé Merdoud, qui reconnaît les deux hommes pour des mousseblines du Douar Tighrempt. En fin de matinée, toujours accompagné de l’O.R., le commando remonte la piste en direction de 711 et de la Djemaa Toumellitine. L’Adjudant-Chef Lambertini et sa section ouvrent la route. Le carrefour de pistes de 667 est abordé avec précautions. Le piège a fonctionné. Une large traînée de sang conduit à l’endroit où la victime a réussi à se traîner, les jambes criblées d’éclats. Malgré les pansements sommaires qu’il a réussi à se poser, l’homme a perdu beaucoup de sang. Un peu plus haut, sur 711, au niveau de l’autre mine, deux blessés gisent dans les buissons : l’adjudant commandant le secteur, les deux jambes brisées, est atteint de plusieurs éclats au ventre et à la poitrine, et l’infirmier régional, Adjudant Touati Chérif, dont les blessures sont moins graves. Le chef du Kism est intransportable. Il a tout de même la force d’insulter Merdoud, qu’il a reconnu, et meurt peu après. Par radio, le Capitaine Gaston demande au Commandant Lonchampt l’envoi d’un half-track, seul véhicule capable de venir chercher les blessés sur cette piste. Un revolver U.S. Mle I845, une grenade et des documents sont récupérés à proximité. Au retour, le half-track, que commande le Lieutenant Commère, s’immobilise au milieu de l’Oued Ed Douss. Il faut treuiller avec un G.M.C. pour le sortir de là. Les blessés sont ramenée au P.C. vers I8 heures. Bien que placé immédiatement sous goutte à goutte, le premier blessé, presque exsangue, ne survivra que quatre heures. Touati Chérif, au cours de son interrogatoire, indique qu’il opérait dans une infirmerie située dans le Tacift Issiridene, au Nord d’Agouilal, et accepte d’y guider le bataillon. 

La C.C.A.S. et le P.C. quittent Porcher, le 20 à 5 heures du matin, pour se rendre à Dra El Khemis, où Partisan 4 se joint au convoi. La colonne s’enrichit, au passage à Merkalla, de deux sections de la 1ère Compagnie, puis, à Aïn Allouane, d’une section de la 3.  Débarquement au Col De Tikjda à 7 heures 10. Le Capitaine Scheibling prend le commandement d’une Compagnie de Marche composée des deux sections de la 1ère et de la section de la 3. Cette unité démarre à 7 H I5 en direction du Sud, par la piste de la Djemaa Toumellitine, suivie du P.C., de la C.C.A.S. et de Partisan 4. À hauteur de Sidi Abd El Moumen, le bataillon oblique vers l’Est et franchit l’Oued Adjiba.
La Compagnie Scheibling s’installe en position de bouclage entre 1190 et 1162. Le Commandant Lonchampt et son escorte de la C.C.A.S. remontent vers I528. À 9 heures 30, Partisan 4 commence la fouille, du Sud au Nord, des ravins du Tacift Ifri et du Tacift Issiridene. Le prisonnier, confié à la garde de l’Adjudant-Chef Espérance, guide les sections vers une cache creusée à proximité du sommet de la paroi du Tacift Ifri. On y découvre un fourneau à pétrole, des récipients de cuisine, des bidons métalliques, des pièces d’habillement usagées et du savon. De toute évidence, l’abri n’a pas été utilisé depuis une assez longue période. Touati profite du relâchement de surveillance provoqué par l’exploration de la cache pour bousculer son gardien et sauter du haut de la falaise, Affaibli par ses blessures, il calcule très mal son élan, rebondit contre la paroi et demeure inanimé au fond du ravin, Il s’est brisé les vertèbres cervicales au cours de sa chute. Un fusil de chasse est récupéré dans une petite cache, deux kilomètres plus au Sud, au confluent de l’Ifri et de l’Issiridene. Tandis que le P.C. remonte vers Tikjda, les compagnies poursuivent leur ratissage vers le Sud et se regroupent à Iril N’zerouine, où le convoi est venu les attendre. Retour aux cantonnements pour I9 heures. Depuis le début du mois, une certaine effervescence se manifeste au sein de la population musulmane de Bouïra, traditionnellement calme. Le colonel commandant le secteur établit un service de patrouilles en ville, service auquel participe le 22ème B.C.A..
La C.C.A.S. inaugure ces patrouilles, tandis qu’une section est maintenue en alerte à la Ferme Porcher de I9 à 22 heures. Le 22 janvier, dans le cadre d’une opération de secteur, le Chef de Bataillon Maraval de Bonnery prend le commandement d’un sous-groupement composé de la Compagnie Nodot (C.C.A.S.- Harkas de Sidi Salah et d’Irhorat), de la Compagnie Scheibling (1 section de la 1ère – 1 section de la 3 – et la Harka d’Aïn Allouane), de la Compagnie Bigot 1 section de la 1 – 1 section de la 4 – et la Harka de Merkalla), et du 3/I9ème R.C.C.. L’idée générale de l’opération est un raid de nuit, mené contre le P.C. de
la Mintaka 322, que des renseignements situent au Nord du Djebel Bou Kraled. Le 22 doit assurer les bouclages Nord et Ouest de l’opération. Départ de Bouïra le 2I à 17 heures. 
 Arrivé à la gare de Maillot, le convoi emprunte la piste vers le Sud. Débarquement à I8 heures 30 à hauteur du Djebel Gantra Goura. Progression à pied par la piste qui longe l’Oued Sidi Aïssa, dans l’ordre : Scheibling, Nodot, P.C., Bigot et 3/I9ème R.C.C.. Arrivée à 23 heures 30 au col 722, entre le Djebel Mentheut et le Dra El Berel. Tandis que la Compagnie Scheibling continue vers l’Est jusqu’au premiers ressauts du Bou Kraled, la C.C.A.S. et le P.C. prennent position sur le col.
La Compagnie Bigot et le 3/I9ème établissent leur bivouac légèrement en arrière de la C.C.A.S., sur le versant Ouest du col. Le Capitaine Scheibling reprend à 8 heures 30 sa progression sur la dorsale du Bou Kraled, vers la cote 9I9, qu’il doit dépasser de cinq cents mètres, tandis que la Harka d’Irhorat effectue une reconnaissance vers la Djemaa M’ta Sidi Aïssa, où l’ensemble de la C.C.A.S. et du P.C. vient la rejoindre. 


La Compagnie Bigot remonte sur 722 et commence, à partir de 9 heures 20, le ratissage du versant Est, en direction de l’Oued Sidi Aïssa. Le 3/I9ème fouille le terrain, depuis le col, en direction du Djebel Zebarim M’ta Bou Kraled. Arrivée sur sa position à l’Est de 9I9,
la Compagnie Scheibling fait face au Sud et ratisse, à partir de 10 heures, les pentes du Bou Kraled en direction de l’Oued Guergour. En cours de mouvement, trois fellaghas sont aperçus, hors de portée. 
La C.C.A.S. et le P.C. ont suivi le lit de l’oued Sidi Aïssa jusqu’au confluent avec l’Oued Guergour. À 11 H I5, les unités font demi tour pour revenir à la Djemaa M’ta Sidi Aïssa, d’où le sous-groupement repart en direction de Tamziabt. Embarquement à I6 heures. Retour à Bouïra à I7 H I5. Les sections des 1ère et 3ème Compagnies continuent sur leur base. Le 25, la 3ème Compagnie procède à la réfection et à l’élargissement de la passerelle de Thiaramtz sur l’Oued Tamarir, pour permettre un accès plus facile en Forêt des Azerou. L’O.R., accompagné d’un groupe de harkis, procède à l’arrestation de sept collecteurs ravitailleurs du douar, dont les raient sur des documents récupérés le I9 janvier. Le 28, au cours d’une reconnaissance à ski entre le Bou El Ma et le Ras Tigounatine, le Sous-Lieutenant Jean Sarrazin est victime d’une chute et se blesse. Il est ramené à l’infirmerie du secteur par véhicule sanitaire. 


La C.C.A.S. est de nouveau de service de patrouille en ville de Bouïra. Une section de Partisan 4 installe pour la nuit du 29 au 30, en Forêt d’Haïzer, une embuscade protégée par des mines, sur la piste d’Irhorat à l’Oued Ed Douss, à l’aplomb du Koudiat Bou Ariani. Un rebelle non identifié est tué au cours de la nuit par l’explosion d’une mine.  

Le 30, à I9 H 30, le commando en entier part, par Tikjda et le Tizi N’kouilal, pour une implantation de trois jours dans la cuvette d’Irzer, où il établit un champ de mines en zone interdite. Durant ce séjour, le Harki Aberkane est blessé au cours d’un accrochage rapide avec un fellagha isolé, qui réussit à s’enfuir. Le colonel commandant le secteur décide l’implantation, en ville de Bouïra, d’un poste de surveillance permanent. Ce poste, à l’effectif d’un groupe de combat, est fourni par la 1ère Compagnie, et s’installe, le 3I janvier. dans le bâtiment du Dar El Askri. Février Le Général Vézinet inspecte la 1ère Compagnie et la C.C.A.S. le 2 février. Ie 3, le bataillon met en ligne la 1ère Compagnie (deux sections et Harka de Merkalla), la 3 (une section et Harka d’Aïn Allouane), la 4ème (une section et Harka d’El Esnam), et la C.C.A.S. (Section d’intervention – harkas de Sidi Salah et d’Irhorat), pour une fouille du Sud des Azerou, où pourrait se trouver le P.C. et le dépôt de ravitaillement du Kism 322/4. Départ de la Ferme Porcher à 8 heures 5, sous le commandement du Chef de Bataillon Maraval. Le temps est à la grisaille, il a plu la veille. La 1ère Compagnie s’intègre au convoi au carrefour de la piste de Merkalla. Débarquement sur l’éperon 6I7, qui domine le Moulin d’Afoud, à 8 h 35. Descente vers le moulin et traversée de l’Acif Boudra en crue. L’eau monte à mi cuisse, et, pour ceux qui ont mal choisi leur passage, jusqu’à la ceinture. Que l’eau de l’Acif Boudra est froide, en ce 3 février ! Le Capitaine Gelpi, happé par un remous, disparaît dans l’eau boueuse. Il est récupéré un peu plus bas par deux harkis dont l’un perd son fusil dans l’affaire. Plus ou moins trempée, la colonne progresse par la piste au Sud de l’Irzer Bou Serdoun. Le pantalon séchera sur l’homme ! Le P.C. et la C.C.A.S. arrivent à 10 H 30 à la cote 600, sur la piste de la Djemaa Toumellitine. La 1ère Compagnie remonte cette piste jusqu’en 667, puis oblique vers 605.
La C.C.A.S. prend position sur 630. La 4ème Compagnie a traversé à gué l’Oued Ed Douss, en crue lui aussi, et dont l’eau n’est pas plus tiède que celle de l’Acif Boudra. Elle s’installe sur 546, au Nord du Bou Tiguer. La 3, descendue d’Aïn Allouane, a traversé l’Oued Tamarir sur la nouvelle passerelle, escaladé le versant Nord des Azerou, et, par 804 et 663, est venu boucler à l’Est, entre 6I3 et 553. Un peu avant d’arriver à 6I3, elle a récupéré une paire de jumelles. Le Commandant Maraval rejoint la 1ère Compagnie sur 605, et donne, à 11 heures, le signal du ratissage.  Les unités fouillent le terrain en direction de l’Oued Ed Douss. Quelques objets sont trouvée : crosse de fusil de chasse, boite de sardines pleine, trousse de toilette, qui prouvent que la zone est encore fréquentée, au moins par quelques isolés. Fin de ratissage à I5 heures. Traversée de l’Oued Ed Douss, dont l’eau est toujours aussi froide. Retour aux cantonnements pour I6 heures. Partisan 4 retourne, le 4 au matin, dans la cuvette d’Irzer, pour y relever le champ de mines établi quelques jours plus tôt. Aucune n’a été mise à feu. Le commando rentre dans l’après-midi, pour repartir le 6 en fin de journée. Débarquement à Tikjda. progression de nuit jusqu’à Tacca. Les sections s’installent en embuscades à Iril N’zerouine, Aïn Ilmatene, 9I7, au Nord de Tala M’belfiade, et 880, à l’Est de Tala Bou El Ma. Les embuscades sont maintenues jusqu’au 8 février. Rassemblement des sections à Taourirt Tazegouart. Retour dans la soirée du 8. Ce même jour, le Commandant Lonchampt entraîne les éléments des 1ère, 3ème et 4ème Compagnies et de la C.C.A.S. dans un ratissage de la vallée de l’Acif Boudra. Départ de la Ferme Porcher à I2 heures 10 Le convoi emprunte la piste de la Forêt d’Haïzer, en face d’Irhorat. Débarquement sur 680. Le P.C. et la C.C.A.S. suivent la dorsale, vers l’Est, jusqu’à 682, suivis par la 1ère Compagnie, qui s’arrête sur 70I. Une fois de plus, la 4 a traversé l’Oued Ed Douss, toujours en crue, pour venir s’installer en bouclage, à cheval sur la saignée du Bou Serdoun, à hauteur de 574. La 3ème Compagnie, par Sélim, vient s’aligner sur la rive Est de l’Acif Boudra, au pied du Ras Ti Assassine. Début de ratissage en direction du Sud-Ouest, à I3 H 30. Au cours de la fouille, la 3 découvre une cache de petite dimension, qui contient un pain de T.N.T. et neuf détonateurs. Les compagnies arrivent à l’Oued Ed Douss vers I6 heures, alors que le P.C. est demeuré sur 552. Les camions descendent jusqu’à l’oued, tandis que la 3 et la 4 rejoignent directement leurs cantonnements. 
 Retour à Bouïra pour I7 heures 30. Le Général de Camas, adjoint du commandant de la Z.E.A., qui arrive en fin de séjour, effectue, le 9 février une visite d’adieu dans les compagnies. Le 10 au soir, par Sélim et la cote 804, Partisan 4 s’insinue en Forêt des Azerou. Embuscades de nuit. Au matin, le 11, pose de mines sur les différents axes d’accès, et de pièges dans les caches déjà reconnues. Repli le I2 au petit jour, en direction de Taourirt Tazegouart. Retour à Dra El Khemis en laissant le champ de mines en place. Et, partout, quotidiennement, patrouilles et embuscades, tandis que la C.C.A.S. maintient chaque soir en alerte la Section d’intervention en ville. Le Sous-Lieutenant Aigoun Ali, dit « Tarzan », originaire d’Aït Haouari, au maquis depuis le début de la rébellion, et coupable de nombreux assassinats dans le Douar Haïzer, est blessé et capturé par le maghzen de la S.A.S. de Bezzit, que commande la Capitaine Billotet, alors qu’il se cachait dans les Ouled Bellil. Après exploitation par le deuxième bureau du Secteur de Bouïra, il est confié au bataillon et questionné sur ses contacts et ses caches dans le Douar Haïzer. Le I4 février, sous la garde de la Harka d’Irhorat il conduit l’O.R. dans la vallée de l’Acif Boudra, où il indique les emplacements de deux caches à personnels, en bon état, mais vides, au coeur d’un maquis très dense. Il bouscule alors ses gardiens et fonce dans les fourrés d’épineux. D’un même réflexe le Sergent-Chef Terrak et le Caporal Debhi se jettent à sa poursuite en tiraillant dans sa direction. Il réussissent à l’abattre alors qu’il tente de traverser l’oued. La 1ère Compagnie entreprend la construction d’une tour de guet à Tarzout. Partisan 4 est parti tôt le matin pour procéder au relevage des mines posées le 6 autour de Tacca : Aïn Ilmatene, Iril N’zerouine 880, 9I7, et rentre pour I6 heures. Nouveau départ, le I5 dans la soirée, pour la Forêt des Azerou. Relevage des mines le I6. Retour par Taourirt Tazegouart, après piégeage d’une cache au Nord d’Akboub. La 3ème Compagnie entreprend la remise en état du téléski de l’Akouker, saboté par les fellaghas dés le début de l’insurrection. Au cours de la nuit du I9 au 20, deux individus sont interpellés par une ronde à l’intérieur du village de regroupement des Goumgouma, et réussissent à s’enfuir au travers du réseau de barbelés.  Au cours de l’après-midi du 20, les camions de Partisan 4 larguent le commando sur la piste de l’usine d’Illilten, au Sud de Beni Hammad. progression vers le Sud par la piste à l’Est du Koudiat Zimerani. Minage des confluents de l’Irzer Iril Bou Ames, entre 475 et 528. Embuscades maintenues sans incidents jusqu’au 22 matin. Retour à pied jusqu’au pont sur l’Oued Rana, où les camions attendent. Le 20 également, visite du sous-préfet de Bouïra au poste et au village de Guendour. Le 2I, une section de la 1ère Compagnie et une de la C.C.A.S. participent à Tizi Ouzou à la prise d’armes de départ du Général de Camas. Une Compagnie de Marche aux ordres du Capitaine Nodot – deux sections de la 1ère Compagnie, une de la 3 et la Harka d’Irhorat – est mise à la disposition du Secteur d’Azazga du 2I février au 1er mars. La 3ème Compagnie entreprend la construction d’un poste à Aït Krerouf. Partisan 4 part, le 23 dans le courant de l’après-midi, pour Sélim, escalade la dorsale des Azerou, et, par 804 et la piste du Chabet Bouchaven, rejoint l’Oued Ed Douss. Le commando traverse la rivière à la nuit tombée et répartit ses sections en embuscades sur le pourtour de Tilesdit, après en avoir miné les voies d’accès. Au petit jour, le 24, relevage des mines, retour sur la rive Nord de l’oued et camouflage du commando sur les premiers ressauts des Azerou, au Nord de 423, où il passe la journée en observation. Mines et embuscades autour des bivouacs pour la nuit du 24 au 25. Relevage des mines et retour le 25 dans la matinée Au cours de l’après-midi du 25, une patrouille de la C.C.A.S., qui opère entre la Forêt de Bouïra et la Forêt d’El Haïzer, intercepte un rebelle dans le ravin de l’Oued Tassala et l’abat. L’individu est identifie comme étant Teriati Ahmed. Suivant une tradition, maintenant bien établie, les libérables de la classe I958/2 B déposent une gerbe devant le Monument aux Morts du Bataillon, le 27, avant leur départ pour la métropole. Ce même jour, Partisan 4 s’en va relever les mines posées le 2I en Forêt d’Oued Rana. Retour dans l’après-midi, pour repartir le 28 en direction de Sélim, d’où le commando gagne la cote 660, sur la piste de la Djemaa Toumellitine, et s’y installe en embuscade, au centre d’un champ de mines. Les jours suivants se passent en fouilles des ravins voisins, et les nuits en embuscades. sans incidents. Trois petites caches sont découvertes dans le ravin de l’Irzer Bou Arik Hattal. Le Général Gambiez remplace le Général Crépin au commandement des forces françaises en Algérie. Mars Au cours des premiers jours de mars, le Capitaine Nodot termine l’opération de regroupement des familles isolées du Ras Bouïra et du Ras El Oubeira autour du poste et de l’école en construction du Ras Bouïra.  

8 septembre, 2007 à 14:39


Laisser un commentaire