Ahnif pendant la guerre 54/62//Seizième partie
Seizième partie
La 2ème Compagnie et une Compagnie de Marche composée d’éléments des 1ère et 4ème Compagnies, se portent en renfort d’une opération, qui se déroule, le 14 septembre, dans le quartier de Maillot. La 2 est maintenue en réserve au village d’Illilten.
La Compagnie de Marche, poussée sur le plateau de Saharidj, y fait un prisonnier.
La 2 rejoint la base le 15 septembre.
La Compagnie de marche, qui reçoit le 19 la visite au Commandant Giraud et du Lieutenant Martin, ne rejoindra ses cantonnements que le 27 septembre, après sa relève par la 2ème Compagnie.
La 1ère Compagnie entreprend, avec l’aide de ses harkis, la construction d’un poste à Innesmane.
La 2ème Compagnie repart, le 20 au milieu de la nuit, pour s’intégrer au sous-groupement « A’’, commandé par le Chef D’escadrons Lévèque du I9ème R.C.C., et qui participe à une opération baptisée « Annette« , dans la région Nord de Tameziabt.
Les véhicules sont abandonnés 3 h 30 à Tameziabt, et la 2 progresse rapidement vers la cote 48I, qu’elle atteint à 5 h 45.
L’ensemble de l’opération de ratissage débute à 8 heures, face au Nord. La 2ème Compagnie doit fouiller un ensemble de petits ravins, peu profonds, mais très encaissés, aux parois et aux fonds hérissés d’une végétation abondante. La progression s’effectue lentement, car il est nécessaire de fouiller le moindre repli de terrain et le moindre buisson.
À 9 h 30, la 1ère section est prise, à bout portant, sous le feu d’un groupe, qui utilise une tranchée creusée au fond d’un thalweg par le ruissellement des eaux. Le Caporal-Chef Camerlo manoeuvre son groupe pour déborder la résistance. Il abat un rebelle qui s’est découvert, et se redresse, pour sommer les autres de se rendre. Deux projectiles l’atteignent, à l’abdomen et au bras. Le Sergent Labbé réussi à tirer son camarade à l’abri d’un rocher. Le Groupe Camerlo réduit la résistance à la grenade Trois cadavres gisent au fond de la tranchée. Deux fusils de chasse, une grenade, un revolver, des munitions, et des documents à demi calcinés sont saisis
Au cours du combats, les rebelles ont tiré une trentaine de coups de fusil et lancé trois grenades. Un hélicoptère emmène Camerlo vers l’hôpital, à 10 heures. Un second hélicoptère revient, à I2 heures, chercher les cadavres, pour identification par l’O.R. du quartier.
La cote 522, occupée par le bouclage, est atteinte en début d’après-midi. La 2 rejoint Dra El Khemis.
Une patrouille de nuit de la 3ème Compagnie relève les traces d’un petit groupe rebelle à l’Ouest d’Aït Krerouf, le 2I.
Le bataillon est rassemblé le 23 septembre à
la Ferme Porcher, pour la célébration de
la Sidi Brahim.
À 11 heures, le Chef de Bataillon Giraud présente le 22ème B.C.A. au Colonel d’Arrouzat, commandant le secteur
Après le lever des couleurs, le dépôt d’une gerbe au pied du monument aux morts, et l’observation d’une minute de silence, le Commandant Mairet, commandant en second, donne lecture du récit des combats de Sidi Brahim.
Le Commandant Giraud prend ensuite la parole.
Puis c’est la remise des décorations : une médaille militaire, et quinze Croix de
la Valeur Militaire.
Parmi les personnalités présentes, le Colonel Compagnon, commandant le 1er Régiment de Hussards Parachutistes ; 1e chef de bataillon commandant le 5ème B.T. ; des délégations d’officiers de l’état-major et des corps de troupe du secteur ; 1e sous-préfet de Bouïra ; 1e maire de la ville, le lieutenant de
la S.A.S. d’Irhorat ; l’adjudant de gendarmerie ; les chefs des villages des douars Haïzer et Innesmane.
Les travaux de construction continuent.
À la 1ère Compagnie, le poste d’Innesmane et l’infirmerie de Merkalla.
La C.C.A.S. poursuit l’achèvement du C.T.T. La 4ème Compagnie commence l’édification d’un poste destiné à la protection du village de regroupement de Goumgouma.
Et, malgré ces servitudes, instruction., embuscades, patrouilles.
La 1ère Compagnie fournit le 26 septembre, un groupe chargé d’escorter sur Alger un train de munitions.
La 2 quitte son cantonnement le 27, pour aller relever, sur le plateau de Saharidj,
la Compagnie de Marche, qui s’y trouve depuis le I4 septembre.
Une patrouille de la 4ème Compagnie, dans le Rheurbet ouvre le feu sur trois rebelles, qui réussissent s’échapper. Deux suspects sont arrêtés dans les environs immédiats.
Le Capitaine Gelpi, part, le 2&, pour le Tala Guilef, à la tête d’une Compagnie de Marche, formée d’éléments des 3ème et 4ème Compagnie
Le centre d’instruction F.S.N.A. d’El Esnam, rattaché à la 4ème Compagnie, fournit, le 29, une patrouille de surveillance de la voie ferrée. Un stagiaire provoque la mise à feu d’un engin, et est blessé de plusieurs éclats. Tandis qu’on l’évacue, la patrouille interpelle un individu, qui avoue avoir rempli le rôle de guetteur pendant la pose de l’engin par les mousseblines de l’endroit.
Le 30, au cours d’une patrouille en forêt d’Haïzer, la section d’intervention intercepte, en bordure de l’Oued Ed Douss, douze personnes étrangères au Douar Haïzer.
Une importante opération, mettant en oeuvre quatre sous-groupements, sous les ordres du Colonel d’Arrouzat, a lieu les 2 et 3 octobre dans le massif du Lala Khedidja et dans les deux vallées, de M’zarir à l’Ouest, et de l’Irzer à l’Est. Ces régions servent depuis toujours de refuge aux bandes rebelles, qui basculent de ]’une à l’autre, au gré des opérations locales.
Cette fois ci, c’est l’ensemble de la région qui va être traitée, en bloc.
Le sous-groupement « A » comprend le 1er R.H.P, le 7ème B.C.A. et le P.I.S.T.. Il prend à son compte la fouille de la vallée de M’zarir. Le sous-groupement « B », (5ème B.T.) traitera la cuvette de l’Irzer. Le sous-groupement « C », commandé par le Chef d’Escadrons Lévèque, est formé de la 2ème Compagnie du 22ème B.C.A., d’une batterie de marche du 50ème R.A., et d’un escadron à pied du I9ème R.C.C.. Son objectif, au centre du dispositif, est constitué par le versant Sud du Lala Khedidja, et les villages de Bel Barra et Tala Rana. Kimono 4, sous-groupement « D », agira dans la région d’Agouilal, au Sud-Est de M’zarir.
Le P.C. opérationnel s’installe en bivouac sur le plateau de Saharidj. Sa protection est assurée par un élément du 19ème R.C.C..
La Harka d’Irhorat, et
la C.C.A.S., du 22ème B.C.A.. L’ensemble est placé sous le commandement du Capitaine Gibot
À 6 heures, le 2 octobre, la 2ème Compagnie en tête, le sous- groupement « C » quitte le bivouac de Saharidj, en direction de Tala Rana. Le village est atteint à 8 h 45. Le Capitaine Chaquin fait déposer les sacs, qui resteront à la garde d’un groupe. Casse-croûte rapide.
L’inspection des lieux, permet de relever des traces récentes d’occupation, et de constater que le sentier qui grimpe vers, 1566 a été utilisé depuis peu.
Reprise du mouvement à 9 heures.
Deuxième section à l’Ouest, direction I566. Première section à l’Est, axée sur 1829. Entre elles, dans le ravin qui sépare les mouvements de terrain, la 3ème section.
Le groupe de commandement du Capitaine Chaquin et la quatrième section, (en réserve), suivent à vue la 1ère section, que commande le Sergent-Chef Patrone.
Le temps est gris et le ciel très bas, les nuages enveloppent le sommet à partir de 1600 mètres.
En cours de progression, les éclaireurs de la 1ère section aperçoivent, quelques deux cents mètres en avant, quelques hommes, habillés de treillis, qui remontent à leur gauche par le fond du ravin. Sans doute les gars de la 3ème section, qui ont avancé un peu vite !
Presque aussitôt, la 1ère section est soumise à un tir nourri d’armes automatiques et de grenades à fusil. Tout de suite, le Sergent Labbé, le Caporal-Chef Yves Delerue et le Chasseur Robert Pejouan sont blessés. Les hommes en treillis qui remontaient le ravin étaient des fellaghas.
En même temps, la 2ème section, que le Sergent F.D.L. Mausset commande comme un véritable vétéran, est accueillie, à courte distance de 1566, par le feu, très violent, d’un groupe rebelle, qui a pris position dans les rochers qui surplombent le versant.
On se fusille à bout portant.
L’ennemi, vêtu de treillis et de tenues camouflées, tire aux armes de guerre.
La 2ème section subit l’assaut rebelle. L’empoignade est sévère, au corps à corps. Le Harki Maouci Amar est tué, étranglé par un rebelle. Le Chasseur Marcel Barbier et le Harki Merabti Ali sont blessés. L’adversaire se précipite pour récupérer leurs armes.
Le jeune Sergent Mausset contre attaque immédiatement, repousse l’ennemi, reprend le contrôle du terrain et ramène ses blessé et leurs armes à l’abris.
La troisième section tente de manoeuvrer par la droite, et se fait prendre à son tour sous le feu de positions adverses, installées au dessus de 1566, et qui couvrent le flanc gauche de la positon rebelle. Il y a de nouveaux blessés, le Sergent Harki Arfouni Ali et le Harki Chabti Amar.
Le Capitaine Chaquin pousse un groupe de la 4ème section et la mitrailleuse de 1a compagnie en soutien de la 1ère section, pour tenter de déborder la résistance par la droite. Un autre groupe est envoyé en renfort à la 3ème section ; un 3ème groupe est laissé sur place afin de baliser sur la piste de 1829 une D.Z. pour l’hélicoptère.
En même temps, il demande le soutien de l’artillerie et de l’aviation, bien qu’il soit persuadé que l’appui aérien n’est guère réalisable, avec ce ciel bas que l’on touche presque du bout des doigts.
Le groupe de commandement, qui vient de mettre en batterie le mortier de 60, est immédiatement pris à partie par un fusil mitrailleur. On déplace légèrement le mortier qui commence son tir sur 1566. Les éléments les plus proches du sommet ont reçu l’ordre de se replier de quelques dizaines ce mètres, par mesure de sécurité. Mais le corps de Maouaci n’a pu être ramené en arrière.
L’un des obus de mortier tombe dans un emplacement de mitrailleuse. Les servants de l’arme bondissent à l’extérieur.
L’obus n’explose pas.
Le fusil-mitrailleur adverse continue, par rafales, son tir contre le groupe de commandement. Le porteur du poste radio S.C.R. 300 est blessé à la cuisse, et l’antenne de son poste sectionnée à la base.
Le tir adverse diminue d’intensité.
Par petits groupes, dans chaque section, les chasseurs repartent en avant. La 2ème section prend pied sur 1566 à I3 heures, mais est aussitôt clouée au sol par le tir des armes automatiques, qui ont repris position plus haut dans la pente. Tout mouvement, dans les trois sections, est sanctionné d’une rafale de fusil-mitrailleur, tirée depuis I784.
Un renfort arrive à I5 h 20, sous la forme de deux sections, soit une cinquantaine d’artilleurs du 50ème R.A., commandées par le Lieutenant Le Boulanger et le Sous Lieutenant Martel. Ils viennent de Bel Barra. Le Capitaine Chaquin donne au Sous Lieutenant Martel, la mission de déborder vers l’Ouest, et de progresser vers I784 en le contournant.
La section du Sergent Mausset lui emboîte le pas. Malgré une progression très prudente,
la Section Martel perd deux harkis, avant d’atteindre un replat de terrain, en contrebas immédiat de 1784, toujours occupé par l’adversaire.
La Section Mausset débouche à son tour, suivie de celle du Lieutenant Le Boulanger, et du G.M.S., arrivé entre temps.
Les sections s’alignent, face à 1784.
Alors que le Lieutenant Le Boulanger, prend contact par radio avec le Capitaine Chaquin, pour lui rendre compte, la position subit, de plein fouet, l’assaut d’une soixantaine de fellaghas, en majorité revêtus de tenues camouflées, et armés de P.M., qui débouchent des rochers de 1784.I Ils arrivent au contact en tiraillant, chantant et criant : « Amis, ne tirez pas ».
Les deux sections du 50ème R.A. reçoivent le choc de front, et n’ont pas le temps de réagir. Elles subissent immédiatement de lourdes pertes en tués et blessés. Les survivants réalisent individuellement, comme ils peuvent, tout en se repliant.
La Section Mausset, qui n’a pas subi le choc frontal, fait face, vigoureusement. L’accrochage, à courte distance, dure une dizaine de minutes. Les G.M.S. se sont débandés.
Par petits groupes, la section se replie en arrière des rochers qui supportent le plateau. Les tirs continuent de part et d’autre.
La 1ère section parvient sur les lieux à I7 h I5.
Au cours de son mouvement elle a été à plusieurs reprises soumise au feu adverse.
Le Sergent Chef Patrone est mis au courant de la situation par le Lieutenant Le Boulanger, qui a regroupé les survivants de ses sections. Sous la protection de ses fusils-mitrailleurs, il entraîne une équipe de voltigeurs, de rocher en rocher, reprend le terrain perdu, abattant deux rebelles et récupérant leurs armes. Les morts et les blessés peuvent être ramenés en arrière.
L’adversaire décroche.
La Section Patrone occupe le sommet de la barre rocheuse de I784, en batterie face au Nord. Le Capitaine Chaquin, arrive, accompagné des 3ème et 4ème sections.
Pendant que se livrait ce combat pour la possession de I784, les blessés de I566 ont été relevés et amenés, ainsi que le corps de Maouaci, jusqu’à
la D.Z. où les hélicoptères sont venus les prendre.
La 2ème section, très éprouvée par le premier combat, et qui a supporté une part du choc du second, est renvoyée à Tala Rana, en renfort du groupe resté à la garde des sacs.
En même temps qu’il dirigeait les Sections Le Boulanger et Martel en renfort de la 2ème Compagnie, le Chef D’escadrons Lévèque envoyait deux pelotons à pied du I9ème R.C.C. sur le versant Est du Lalla Khedidja, par I585, I794 et 1812. Accrochés en cours de progression, ils avaient un blessé, mais ils abattaient un fellagha et en capturaient un second. Le reste du groupe rebelle se dispersait vers le fond de l’Irzer.
Les deux pelotons atteignent le sommet à I8 h I5, et commencent la descente vers le Sud, à la rencontre de la 2ème Compagnie. La nuit tombe rapidement, très sombre sous le ciel bas. Par moments, ils se trouvent à l’intérieur de la couche de nuages.
Le chef de détachement décide de s’arrêter sur 2058 et de s’y installer en point d’appui pour la nuit.
Le Capitaine Chaquin a renvoyé vers l’arrière les deux sections, durement éprouvées, du 50ème R.A., qui ont emmené leurs blessés.
La 2ème Compagnie, réduite à trois sections, s’organise en point d’appui sur I784, où elle veille les corps des tués du 50ème R.A.. La nuit est glaciale. Impossible, par prudence, d’allumer le moindre feu. Et les sacs sont restés à Tala Rana.
Dès le petit jour, les renforts arrivent.
Tout le versant Sud du Lalla Khedidja est occupé. La fouille du terrain, au dessus de I784, permet de retrouver deux corps, que les rebelles avaient entraînés.
Plus haut encore, on trouve deux cadavres de fellaghas et leurs armes, un Mauser et un Enfield 303. Des cartouches de tous calibres sont ramassées. Des traces de sang, encore plus haut sur la pente, indiquent que d’autres rebelles ont été touchés.
Les pelotons du I9ème, qui ont passé la nuit sur 2058, rejoignent vers 8 heures, avec leur prisonnier.
Après ratissage de la pente est, au dessous de I566, 1a 2ème Compagnie regagne Tala Rana et le plateau de Saharidj, où elle bivouaque, en réserve opérationnelle, jusqu’au 9 octobre.
La C.C.A.S. et
la Harka d’Irhorat rejoignent Bouïra pour 2I heures.
L’adversaire, au cours du combat sur 1566 a réussi à s’emparer de deux fusils U.S., deux musettes de chargeurs F.M. et un manchon lance-grenades.
Ce combat est la dernière manifestation, dans le secteur de Bouïra, de ce qui reste du « fameux » bataillon de choc de
la Willaya 3, qui alignait prés de cinq cents hommes au début de 1958. Ils ne sont plus, maintenant, qu’une soixantaine, une demi katiba. Et cet effectif va continuer à s’amenuiser au cours des mois qui viennent.
Les 3, 4, et 5 octobre, activités locales.
Le 5, 1a C.C.A.S., (P.C., Intervention, engins, Harka de Sidi Sala, Harka d’Irhorat), est mise à la disposition du quartier de Maillot. Départ de
la Ferme Porcher à 5 h I5. Briefing à 6 H 30, au carrefour de la route d’Akbou, au Sud de Maillot. La compagnie quitte ses véhicules à hauteur du pont sur l’Irzer N’chakrane, et progresse par la piste en direction de Takerboust pendant deux kilomètres, puis elle prend vers le Nord-Est, jusqu’à 556, où elle arrive à 8 heures, et se déploie en bouclage, face au Nord. Le P.C. s’installe à 1 Km au S.O. du noeud de pistes. La journée, froide, sous un ciel couvert et très bas, se passe sans incident. À 18 heures, les dispositions de bivouac et d’embuscades sont prises, pour une nuit qui s’annonce particulièrement froide.
Le 6 octobre, à 8 h 30, 1a Harka d’Irhorat s’étale entre 556 et 57I, à cheval sur la piste. La section d’intervention ratisse les fonds d’oueds, actuellement à sec, aux parois très abruptes, qui ravinent le flanc Nord-Est du mouvement de terrain. Vers 9 h 30, un homme surgit de l’un d’eux et s’enfuit vers le Nord. Deux rafales de fusil-mitrailleur le font se jeter à terre. Il se relève, bras en l’air, et revient sur ses pas. Il s’agit du Sergent-Chef Oumira Ahmed, adjoint liaisons et renseignements du secteur à
la Région 323. Une patrouille est envoyée fouiller sa cache, tandis qu’il est pris en charge par 1’0.R. du quartier.
La journée se passe sans autre incident.
À 19 heures, les dispositions sont prises pour une nouvelle nuit sur le terrain. Le temps ne s’est pas réchauffé depuis la veille. Deux embuscades sont tendues, l’une à l’Est, sur la piste, par la section Intervention, l’autre, par
la Harka d’Irhorat, dans le ravin de l’Irzer N’chakrane, à l’Ouest.
Au début de la nuit,
la Harka d’Irhorat ouvre le feu sur un groupe d’une dizaine d’hommes qui se dirigeaient vers le Nord, font demi-tour, et disparaissent vers l’Ouest. Le lendemain, à 6 h 45, 1e chef de section envoie une patrouille sur les lieux. R.A.S.. À 11 h 15, la harka est repliée sur la piste, à mi-chemin entre sa position et le P.C., pour préparer l’atterrissage d’un hélicoptère de liaison. Au départ de celui-ci, elle revient en place.
La section d’intervention revient à son tour vers le noeud de pistes, pour y procéder à la fouille de quelques mechtas qui s’y trouvent, et remonte vers sa position en ratissant le fond de l’Irzer.
De nouveau la nuit est passée sur place, sans incident, mais aussi sans réchauffement de la température.
Le 8 octobre à heures, retour sur la route où attendent les camions. Arrivée à Bouïra pour midi.
Pendant ce temps, les sections des 3ème et 4ème Compagnies, qui étaient dans le Tala Guilef, sont rentrées le 7.
Le 8, la 4ème Compagnie détache une section en protection d’un T6, que son pilote a dû poser sur le ventre dans la vallée de l’Oued Ed Douss.
Le 10, le Chef de Bataillon Giraud, prend le commandement d’un bataillon de marche, composé de
la C.C.A.S, renforcée de
la Harka d’IRhorat (Capitaine Gibot), de la 2ème Compagnie, (Capitaine Chaquin), d’une Compagnie mixte, 1ère et 4ème, (Capitaine Bigot), du P.I.S.T. renforcé d’une section de la 3, (Capitaine Scheibling), et d’une Compagnie de Marche du I9ème R.C.C., (Capitaine Raoux). Ce bataillon de marche est intégré au Sous-Groupement « Passerose », sous les ordres du Colonel Compagnon, commandant le 1er Régiment de Hussards Parachutistes.
Le convoi quitte
la Ferme Porcher à 6 heures, et, par Aïn Allouane et Tikjda, arrive à 8 heures au Col de l’Akouker, déjà occupé par le P.I.S.T, venu à pied de Tikjda. Débarquement et début du mouvement.
La C.C.A.S. relève le P.I.S.T. sur I740, où s’installe le P.C..
La Compagnie Raoux descend vers I460, pour ensuite ratisser les ravins de la partie Nord du Tacift Sif Bouzedane.
La Compagnie Bigot continue sur la route jusqu’au Tizi Boussouil, et descend vers I460 par la piste Nord du Terga N’ta Roumi. Le P.I.S.T. a pris le départ depuis l’Agouni Guerbi, face au Sud, et descend vers I506 et 1620. La 2ème Compagnie, par la piste Sud du Terga N’ta Roumi, se dirige vers 1430.
La C.C.A.S. et le P.C., qui ont suivi
la Compagnie Bigot, viennent prendre position sur I460.
À 11 heures, le P.I.S.T. est sur 1620.
La Compagnie Raoux fouille la région d’Agouni Arioul.
La Compagnie Bigot,
la C.C.A.S. et le P.C. sont sur I370. La 2ème Compagnie arrive à I430.
La Harka d’Irhorat est envoyée reconnaître et fouiller la grotte déjà connue de la paroi Sud du Terga N’ta Roumi.
La Compagnie Bigot, encadrée à gauche par la 2, et à droite par la section d’intervention, ratisse le Tacift Azerou B0udjane. La 2ème Compagnie découvre, dans l’Irzer Tizi N’kouilal, à proximité d’Amsor Nsefa, un obus de 105 non explosé, et le détruit sur place.
Lorsque ses éléments de tête atteignent la cote I620, 1e P.I.S.T. fait face à l’Est. Sa section Nord se dirige vers Tifires, celle du Sud est axée sur 1528. Les deux autres fouillent l’oued entre ces deux points
La Compagnie Bigot est à
la Djemaa Tisemounine.
À I5 heures, le P.C. est sur l’arête du Tirilt Taouckouacht, qu’il suit, pour préparer position sur 1144, à son extrémité Sud, dominant la cuvette de M’zarir. La 2 suit le cours de l’Irzer Tizi N’kouilal en direction de la cote 1061, qui surplombe le village à l’Est.
La Compagnie Raoux déborde celui-ci par l’Ouest, et ratisse la vallée de l’Oued Berd jusqu’à son confluent avec l’Acif Oumerba, puis fait demi-tour pour revenir occuper la partie Sud de l’agglomération. Au cours de cette fouille, ses sections interpellent quatorze suspects et découvrent quatre caches pour personnel. Le P.I.S.T. assure le bouclage à l’Ouest, sur 507 et 1242.
La Compagnie Bigot fouille la partie Nord de M’zarir.
Le P.C. vient s’installer Aïn Aberkane, et la 2ème Compagnie pousse une section sur
la R.N. 30, au dessus de 1061.
Les positions sont maintenues pour la nuit.
Nuit calme et froide.
Pour la journée du 11 octobre, le bataillon passe sous les ordres du Colonel d’Arrouzat.
Dès 7 h 30, les Compagnies Raoux et Bigot procèdent à une fouille détaillée du village. Le P.I.S.T. à qui l’O.R. a confié un suspect qui affirme connaître des caches, fouille les ravins à l’Est de I528, et trouve effectivement quatre caches contenant quelques effets d’habillement et un vieux fusil de chasse inutilisable.
La 2ème Compagnie prend position sur
la R.N. 30, d’où elle peut assurer par le feu, la protection de toutes les compagnies. Elle détache une section en protection d’une équipe du génie qui répare la route.
La Compagnie Raoux, guidée par un suspect arrêté la veille, le nommé Zerkab M’hamed ben Ahmed, détruit deux caches au Sud du village, et suit son guide vers une troisième. Soudain, l’homme se jette dans un ravin pour tenter de s’enfuir. Son escorte ouvre le feu et réussit à l’abattre.
Le Colonel d’Arrouzat, vient en hélicoptère, à 9 h 45, prendre contact avec le Commandant Giraud et lui communiquer de nouveaux ordres.
L’O.R. du bataillon, accompagné d’un groupe du I9ème R.C.C., est guidé par un détenu jusqu’à une grotte, qui domine à l’Est la barre rocheuse au dessus d’Ansor Leklat. Le Commandant Giraud détache
la Harka d’Irhorat et la section d’intervention en appui du groupe. Une section de la 2ème Compagnie assure une protection feu depuis
la R.N.30.
La grotte est vide et ne présente aucune trace d’occupation récente. Une équipe du Génie Divisionnaire, demandée par le Colonel d’Arrouzat, est amenée par hélicoptères sur 1061, et procède à la destruction de la grotte.
La section de la 2, qui protégeait l’opération, découvre à son tour quatre grottes dans le haut de la paroi rocheuse. Deux d’entre elles, de faible importance, présentent des signes certains d’occupation récente par quelques individus.
Le P.I.S.T. découvre de nouvelles caches, vers Aïn Alma Bakli. L’une d’elles renferme du ravitaillement et des objets divers, l’autre un fusil de chasse en mauvais état.
Les dispositions de bivouac et d’embuscades sont prises pour la nuit. Le P.C. et les Compagnies Bigot et Raoux reprennent leurs emplacements de la nuit précédente. Le P.I.S.T.. se rassemble sur 907, et la 2ème Compagnie occupe 1061 et la maison cantonnière sur la route du Tizi N’kouilal.
Par deux fois, au cours de la nuit, à I9 h et à 3 heures, les hommes de garde de la maison cantonnière ouvrent le feu sur des ombres suspectes.
À partir de 7 h 3O, le 12, 1e P.C. et ses sections de protection rejoignent
la R.N. 30, en dessous de la maison cantonnière. Le Capitaine Scheibling repart avec le P.I.S.T. et la section de la 3ème Compagnie, par 1506 et l’Agouni Guerbi, pour le Col de l’Akouker. De là, ils rejoignent Tikjda, où ils arrivent à 11 heures.
La 2ème Compagnie fouille la forêt de cèdres qui couvre le flanc Ouest du Lala Khedidja, entre la route et 1560. Elle découvre et détruit, sur 1560, un important campement aménagé, pouvant héberger une centaine d’hommes.
La Compagnie Bigot ratisse le versant entre M’zarir et la route.
La Compagnie Raoux repart dans la vallée de l’Oued Berd, où elle découvre, vers 9 h I5, une cache individuelle, fort bien pourvue en ravitaillement, dans laquelle se terre le nommé Bouraïne Mohamed ben Saïd, Moussebel de M’zarir. Le prisonnier est confié à l’O.R du quartier pour exploitation.
À 11 h 30, 1a 2ème Compagnie regagne la route où l’attendent ses véhicules, et repart pour Dra El Khemis.
En cours d’après-midi,
la Compagnie Raoux se regroupe à M’zarir, où elle trouve un P.A. en mauvais état. Elle détache pour la nuit une section on sur 1061. Le Capitaine Bigot répartit ses sections entre la maison cantonnière et l’usine détruite d’Illilten. Le P.C. s’installe sur les hauts qui dominent les virages de
la R.N. 30.
Par deux fois, au cours de la nuit, (I9 h 20 et 23 h 30), la section du I9ème R.C.C., qui occupe 1061, ouvre le feu sur des rôdeurs. La première fois, l’adversaire riposte d’un coup de fusil de chasse.
Le convoi du bataillon se présente à la maison cantonnière, le 13 à 8 h 30. Le P.C.,
la C.C.A.S., les harkis de la 1ère Compagnie, et
la Compagnie Raoux embarquent et rejoignent leurs bases.
La Compagnie de Marche du Capitaine Bigot rejoint le bivouac du plateau de Saharidj, après avoir laissé une section à l’usine d’Illilten.
La compagnie rejoindra Bouïra le 20 octobre.Patrouilles et embuscades.
Le 18 octobre, la 3ème Compagnie procède à l’évacuation d’un stagiaire du P.I.S.T blessé.
Le I9, la section escorte de
la C.C.A.S. accompagne à
la Main De Juif un détachement de l’E.H.M. de Chamonix, qui s’est rendu aux journées alpines en A.F.N.. Deux officiers, deux sous-officiers et quatre chasseurs du bataillon prennent part aux démonstrations.
Le Commandant Mairet et le Médecin Lieutenant Marty, quittent le bataillon pour de nouvelles affectations.
La 2ème Compagnie part le 23, pour vingt quatre heures de chasse libre au Sud d’El Adjiba.
Le 26, 1e bataillon effectue une opération de quartier dans le Bou M’charof. Des renseignements, plusieurs fois recoupés, donnent cette région comme refuge des mousseblines de Guendour et de Sélim. Cette dizaine de rebelles locaux recevrait, de temps à autre, la visite d’une quinzaine de réguliers, ou tout au moins d’étrangers au Douar.
La mise en place doit être terminée pour 7 heures.
La 1ère Compagnie, venue à pied de Merkalla, prend position à l’Ouest de Tanagount, sur les cotes I509, I476 et I323.
La C.C.A.S. et
la Harka d’Irhorat prolongent la position vers le Sud, par le Col De Tanagount et la piste de
la Djemaa Aourir, 1014, 94I et S03.
Le bouclage est l’affaire de la 3ème Compagnie, venue d’Aïn Allouane, sur l’alignement Nord-Sud : I520, I388 et I264. Ce bouclage est prolongé vers le Sud par la 4ème Compagnie, qui occupe la crête d’Idoumaz, I096, 957 et 960.
Le P.I.S.T., venu de Tikjda par la piste du Lac Goulmine, couvre l’opération au Nord, vers la cote 2054. Le bouclage Sud est confié au 3/I9ème R.C.C., sur la route, au Sud du poste de Guendour.
La mise en place est terminée à l’heure prévue.
À 7 H 45, la 2ème Compagnie est injectée au centre du dispositif par la piste Ouest-Est, qui passe au Sud de Tanagount. Les dispositions initiales prévoyaient une progression plein Est, en direction de 1099. Un prisonnier, confié comme guide au Capitaine Chaquin, amène celui-ci à modifier son axe de marche et à remonter vers le Nord, par I325 et I476, en direction d’Aougni Soules.
De loin, la compagnie aperçoit deux individus, vers 1099, qui remontent vers 2054. Au cours de sa fouille, elle découvre un campement constitué de quatre baraques de pierres sèches, recouvertes de diss. Trois sont à usage de cantonnement, la quatrième sert d’écurie. L’ensemble peut abriter une soixantaine d’hommes.
Des indices laissent supposer une occupation partielle récente, sans doute de la nuit précédente. Quatre sacs de semoule, de l’huile, des couvertures, un vieux poste radio à piles, un vieux fusil de chasse, sont récupérés ou détruits. À faible distance, une grotte vide et des emplacements de combat déjà anciens. L’ensemble est rasé.
Cette fouille occupe toute la matinée et le début de l’après midi. Le P.I.S.T. fouille la forêt de cèdres, en redescendant vers la piste, entre Tala Timezouaghi et Tala Tahserit. Il emprunte cette piste, par Tala Boui Mezou, pour rejoindre la route et rentrer à Tikjda, où il arrive à I8 H 30.
Pendant ce temps, les compagnies ont abandonné leurs positions de bouclage et redescendent vers le poste de Guendour en ratissant le terrain. La 1ère Compagnie, par l’oued, entre Tanagount et la cote I325, Puis l’Oued M’lan. La 2, par les cotes 1560, 1099 et le Bou M’charof. La 4ème Compagnie, par le ravin qui longe l’Idoumaz.
Les véhicules sont retrouvés au poste de Guendour. Les compagnies rejoignent chacune leur base.
Pour repartir le lendemain 27, sous le commandement du Colonel d’Arrouzat, qui désire exploiter un renseignement daté du 26 à 4 h du matin, signalant, au Sud des villages d’Illilten et de Béni Ouilbane, la présence de la vingtaine de mousseblines locaux, renforcés d’une bande de quarante rebelles en uniforme, dont quelques tenues camouflées. Sans doute des gens du bataillon de choc, ou de
la Katiba 322.
Le Commandant Giraud emmène sous ses ordres les 2ème et 4ème Compagnies,
la C.C.A.S. et
la Harka d’Irhorat. Départ du P.C. à 6 H. Au passage, le commando de chasse Kimono 4 prend la tête du convoi, qui, par Maillot et
la R.N. 30, rejoint le chemin, qui descend à l’usine électrique d’Illilten.
Tout le monde descend à la cote 775, au carrefour avec la piste qui part vers le Sud. Kimono 4, par le sentier, rejoint le Moulin de Gouriet, Il doit, à partir de ce point, procéder au ratissage de la vallée de l’Oued Berd, en direction du Sud.
Le 22 se met en place sur la base de départ, face au Sud. À l’Ouest la 4ème Compagnie, (Capitaine Bigot), fouille la croupe boisée, qui, par 7I4 et 549, descend plein Sud, puis visite les ravins, qui, au Sud Est, descendent vers l’Oued Berd, jusqu’en 463.
La 2ème Compagnie est axée sur la piste qui part de 775. Ses limites sont, à l’Est, le lit de l’Irzer Bou Ames, à l’Ouest, la liaison avec la 4ème Compagnie.
La C.C.A.S. et le P.C. progressent sur la piste.
À l’Est du bataillon, la liaison est assurée avec le 6ème R.P.I.Ma. Le bouclage Sud, sur la route qui jouxte le canal, est confié, d’Est en Ouest, au I/50ème R.A., au 6ème R.P.I.Ma, et au 3/I9ème R.C.C..
Le ratissage débute à 8 H 55.
Progression lente dans ce maquis touffu. Lorsque le P.C. atteint le coude de la piste, sur 75I,
la Harka d’Irhorat déboîte pour s’aligner sur la 4ème Compagnie, par 639, 6I3 et 564.
Le Capitaine Chaquin, sur ordre du Colonel d’Arrouzat, fait déboîter la 2ème Compagnie vers l’Ouest, en avant du P.C. et de la harka. En fin de ratissage, la 2 s’aligne sur la crête sommitale de l’Isakene, et ratisse les petits oueds qui se jettent dans le canal.
Le bouclage est atteint à I5 h 3O. Aucune trace, aucun signe révélateur d’une présence ou de passages, n’a été décelé.
Retour à Bouïra pour I7 h 30.
Le 30, les 1ère et 4ème Compagnies fournissent chacune une section en nomadisation à M’zarir, pour une période prolongée, en protection de l’équipe du génie, qui travaille à l’usine d’Illiten.
Travaux et patrouilles de routine dans les sous-quartiers.
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